Dans le cadre de l’audit de la gestion financière et comptable de l’Assemblée Nationale, exercice 2018-2021, l’Autorité supérieure de contrôle d’État et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a établi que 134 députés de la 7e et de la 8e législatures, sont redevables d’un montant de 1 585 650 000 F. CFA, au profit du budget de l’État. Dans les résultats de son rapport d’audit dévoilé le 9 mars 2023, l’ASCE-LC annonce avoir reçu un remboursement de plus de 70 millions de F. CFA.
Par Valérie Traoré
Dans un communiqué paru sur les réseaux sociaux et dans la presse le 27 décembre 2022, l’Autorité Supérieure de Contrôle d’État et de lutte contre la Corruption (ASCE-LC), portait à la connaissance de l’opinion publique et des députés des 7ᵉ législature (2015-2020) et 8e législature (2020-2025), qu’à la suite d’un contrôle de la gestion financière et comptable de l’Assemblée nationale des exercices 2018 à 2021, des députés sont redevables à l’État, au titre des prêts du Trésor public, dans un délai de 8 jours.
Dans un autre communiqué paru le 9 janvier 2023 et selon les mêmes canaux de communication, M. Philippe Néri Nion, Président de l’ASCE-LC, publiait la liste des députés concernés avec les montants acquittés et non acquittés, et en les enjoignant, sans autre forme d’explication, à une mise en demeure de paiement sous huitaine.
Cette démarche de l’ASCE-LC n’avait pas été du goût de certains députés de la 8e législature qui avaient organisé une conférence de presse le 29 décembre 2022 pour dénoncer des vices de procédure. Lors de cette rencontre avec les médias, ces députés disaient être « surpris » de la publication de la liste de l’ASCE-LC.
« Nous sommes aujourd’hui vilipendés comme si les anciens députés ont reçu de l’argent indu » regrettait le président du groupe parlementaire UPC (Union pour le changement) de la 8e législature, M. Amadou Diemboda Dicko.
L’ASCE-LC, dans son rapport d’audit sur les trois institutions dont l’Assemblée nationale, présenté le 9 mars dernier, a révélé plusieurs irrégularités financières dans la gestion de l’institution législative lors de la période 2018-2021.
Au titre de la gestion des prêts véhicules, le rapport a indiqué un encours cumulé des 7e et 8e législatures de 1.585.650.000 F.CFA.
Ainsi, après les relances de l’ASCE-LC, un montant total de 70.415.000 F.CFA a été régularisé par des députés et l’encours restant est de 1.515. 235. 000 F.CFA dont 34.740 000 F.CFA au titre de députés décédés.
Dans ce rapport, l’ASCE-LC appelle les députés à s’acquitter de leurs créances : « Nous profitons de cette passerelle pour inviter les députés qui restent redevables à l’État de se mettre en règle »
Aucune institution ne semble échapper, sous des régimes différents, à la ferme volonté des autorités burkinabè actuelles du MPSR-2 d’assainir la gouvernance publique. C’est la première fois que l’Assemblée nationale fait l’objet d’un audit. Cet audit avait été lancé en mars 2022 sous l’impulsion du président Paul-Henri Damiba.
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