Devant les juges du Pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes terroristes le 23 septembre 2024, se tient C.S. Il est accusé des faits d’association de malfaiteurs terroristes. Il nie les faits à lui reprochés et fond en larmes à la barre. Libreinfo.net a suivi le procès. A l’issue de celui-ci, il a été condamné à 21 ans d’emprisonnement, dont 12 ans fermes assortis d’une période de sûreté de 8 ans, et à une amende de 2 millions de FCFA.
Par Prisca Konkobo
C.S est appréhendé sur dénonciation pendant une soirée arrosée avec ses amis. Il est accusé des faits d’association de malfaiteurs terroristes. Pendant les enquêtes, C.S accepte de parler.
Il reconnaît avoir été enrôlé contre la somme de 500 000 FCFA. Selon ses dires, lors des enquêtes et devant le juge d’instruction, il est resté avec le groupe au Burkina pendant 1 an et devait se rendre au Mali pour la formation au maniement des armes à des fins terroristes.
A la barre le 23 septembre dernier, il revient totalement sur ses déclarations. Il affirme avoir été contraint.
«On m’a frappé et menacé et j’ai dit ça par force. Quand je suis arrivé devant le juge d’instruction, je pensais que c’était un des forces de défense et de sécurité. Je ne savais pas que c’était un juge. Je ne savais pas que c’était un palais de justice».«Vous avez pourtant dit que c’est Z. qui recrute? », demande le tribunal
«J’ai juste donné un nom parce que j’étais fatigué d’être frappé. Je ne suis pas un terroriste. Depuis que je suis né jusqu’à présent, je n’ai pas travaillé avec les terroristes.», affirme-t-il.
Les moyens de défense avancés par C.S ne semblent pas convaincre le procureur. « Les déclarations qui ont été données par le prévenu lors des enquêtes préliminaires sont d’une certaine cohérence. S’il a déjà l’information que la formation est faite au Mali, c’est que le groupe lui faisait confiance».
Pour le procureur, le revirement de C.S s’explique. «Une fois qu’il a mis le pied à l’intérieur de la Prison de haute sécurité, il a changé de version. Sûrement, un autre détenu lui a donné des conseils. Mais c’est trop tard, il a donné trop de détails. C’est bel et bien un membre du groupe», martèle le procureur.
Il a requis de le maintenir dans les liens de la prévention, de le déclarer coupable et de le condamner à 21 ans de prison assortis d’une période de sûreté de 15 ans et à 2 millions de FCFA d’amende ferme. Après les réquisitions, le prévenu fond en larmes. «Qu’est-ce que j’ai fait ? Je vous demande pardon. Je n’ai rien fait».
Ses larmes n’ont pas ému le tribunal qui l’a déclaré coupable des faits d’association de malfaiteurs terroriste. Il a écopé d’une peine de 21 ans d’emprisonnement, dont 12 ans fermes assortie d’une période de sûreté de 8 ans, et d’une amende de 2 millions de FCFA.