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Burkina putsch: l’avis des Ouagalais sur les 30 jours de gouvernance des militaires

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Cela fait exactement 30 jours et un, ce 25 février 2022, que le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) a renversé l’ancien président Roch Kaboré. Un mois plus tard, des Ouagalais sont divisés entre patience et bilan d’un mois de gestion du président Paul-Henri Damiba. Si pour certains ce régime peine réellement à affirmer ses marques, d’autres, estiment qu’il faut lui accorder davantage du temps. 

Par André-Martin et Yasmine Niaoné , stagiaire

C’est le 24 janvier 2022 que le  Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) avec à sa tête le lieutenant-Colonel Paul-Henri Damiba, a pris le pouvoir par un coup d’État.

Trente jours  après ce coup de force ,les débats et les commentaires ne cessent d’animer les « grins » de thé des quartiers et les médias. Qu’ils soient étudiants , commerçants ou encore fonctionnaires, les appréciations vont de divers horizons.

Pour certains, le MPSR est la solution pour ramener la paix . C’est ce que pense Mohamed Ouédraogo. «Je crois que ce régime militaire là, va défendre l’intérêt du peuple. Ils vont ramener la paix.»

M. Ouédraogo invite les nouvelles autorités à rompre avec toutes actions politiciennes. «Nous voulons que le MPRS écarte l’ancien régime des instances du pouvoir. Et celui qui va s’hasarder à entraver ce processus, qu’il soit dignement sanctionné.» 

Une pensée soutenue par Désiré Bagmzaré. « Il faut qu’ils fassent de leur mieux, pour éviter les vieux politiciens d’intégrer à leur système, puisque le Président qui vient de prendre le pouvoir est un jeune. Je pense qu’ il est mieux placé pour  bien gouverner le pays.»

…encore trop tôt de faire le bilan

Hervé Tondé trouve qu’il est encore trop tôt pour faire un bilan de la gestion du MPRS . «On ne peut pas tout changer en un claquement de doigts. Il faut leur donner du temps pour montrer ce qu’ils savent faire. Nous attendons six mois pour faire le constat. Si vraiment ils répondent à nos aspirations, nous allons les accompagner.» 

Hervé Tondé pense qu’avec ce régime militaire, le Burkina Faso a une chance de reconquérir son territoire. «Il y a de l’espoir avec le MPRS .Nous pensons que ce sont des hommes de terrains, contrairement à l’ancien régime qui était des bureaucrates . Eux, ils sauront quelle stratégie adopter pour combattre le terrorisme.»

…pas de lueur d’espoirs avec ce régime

Contrairement à ceux qui pensent que l’avenue du MPRS est salvatrice, certains citoyens trouvent qu’ il n’y a pas de lueur d’espoir avec ce régime militaire. C’est ce que pense Issa Sakané. Pour lui, le coup d’État n’avait pas sa raison d’être.

Il trouve que les raisons émises par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration pour prendre le pouvoir, ne sont pas fondées. «Moi je suis contre un coup d’État. Et les raisons avancées  par le MPRS comme quoi, c’est pour lutter contre le terrorisme, sont des discours d’intérêts personnels. Sinon, la sécurité du pays, c’était leur travail. Ils n’ont pas besoin de faire un coup d’État pour lutter contre le terrorisme».

Harouna Nikiema, quant à lui , trouve qu’ il n’y a pas d’espoirs avec ces nouvelles autorités sur le plan sécuritaire. « Moi, ce qui m’inquiète, ce sont les raisons avancées: l’insécurité comme prétexte pour la prise de pouvoir. Mais le chef de l’État dans son livre intitulé « Armées Ouest-Africaine et Terrorisme : Réponses Incertaine? « , il a fait savoir que même dans 10 ans, on ne peut pas  éradiquer le terrorisme ? Maintenant, pourquoi faire un coup d’État ?», s’est il questionné. M. Nikima estime que les autorités auront au maximum, deux ans pour un retour à l’ordre constitutionnel.

www.libreinfo.net 

 

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