Le collectif CGT-B dit apprendre «sans grande surprise», que le MPSR2 procède en ce moment même à des réquisitions «massives» de citoyens membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile ayant annoncé l’organisation d’un meeting le 31 octobre 2023 dans le cadre de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance au coup d’Etat de 2015.
Par Nicolas Bazié
« Des journalistes et hommes politiques » ainsi que des leaders d’organisations de la société civile ont été réquisitionnés pour aller au front. Une pilule qui semble être très amère à avaler pour le collectif CGT-B qui a exprimé son indignation ce 5 novembre 2023 à travers un communiqué.
« Au regard du profil des personnes réquisitionnées, on note un acharnement contre des citoyens ayant exprimé des opinions critiques vis-à-vis des autorités de la transition et une instrumentalisation du décret portant mobilisation générale et mise en garde», peut-on lire dans ce communiqué.
Le collectif CGT-B note avec regret qu’on assiste de fait à « une application punitive et sélective de ce décret comme moyen de répression et de musellement des citoyens qui ne font pas les éloges du Capitaine Ibrahim Traoré. Bien plus, on banalise ledit décret en faisant un outil de dissuasion contre les voix discordantes.»
Pour ce collectif, cela n’est rien d’autre que de l’«arbitraire». Il appelle « ses structures, ses militants(es), ses sympathisants(es), les démocrates sincères et les progressistes du Burkina Faso à se mobiliser pour s’opposer à leur opérationnalisation», rejoignant ainsi le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) qui a aussi appelé à une mobilisation.
Le MBDHP a estimé que ces réquisitions émises jusqu’ici « constituent des abus de pouvoir qui engagent la responsabilité individuelle de leurs auteurs», déclarant également que « tôt ou tard, ces derniers répondront de leurs actes.»
