Ce lundi 6 novembre 2023 à Ouagadougou, des organisations de la société civile et des syndicats ont « condamné avec la plus grande fermeté» les récentes réquisitions opérées par les autorités contre les citoyens. Ces organisations promettent de résister à ce qu’ils qualifient de « forfaiture» .
Par Daouda Kiekieta
Les semaines ou les mois qui suivent s’annoncent difficiles pour le climat social au Burkina Faso. Pour cause, des organisations de la société civile et des syndicats annoncent une résistance face à ce qu’ils qualifient de « réquisitions-sanctions, punitives et d’abus de pouvoir ».
« Le pouvoir du MPSR 2 veut ainsi bâillonner nos organisations sous le couvert de réquisition dans le seul but de casser la dynamique de la lutte en cours contre l’arbitraire, l’autocratie et la banalisation de la vie humaine. Cette situation est inacceptable » dénonce Nicolas Ouédraogo, porte-parole des organisations.
Pour ces organisations, il n’est pas question de se laisser faire. Elles entendent donner de la voix par tous les moyens légaux pour résister à cette « forfaiture ».
Elles appellent leurs militants et sympathisants à s’organiser pour résister contre l’arbitraire et contre toutes formes de manifestation d’injustices.
« Tous les moyens légaux seront utilisés par nos organisations pour refuser ces réquisitions punitives. Nous sommes en train de disposer de toutes nos forces pour que nous puissions utiliser les voies légales pour refuser d’être punis de la sorte pour vouloir simplement donner notre opinion » soutient-il.
D’ores et déjà, la coalition d’organisations syndicales et de la société civile exige du pouvoir en place « l’annulation pure et simple desdites réquisitions et la garantie des libertés individuelles et collectives pour tous les citoyens »
« Notre coalition tient le Capitaine lbrahim Traoré et son MPSR 2 pour responsables de toute atteinte à ľintégrité physique et morale de nos camarades et de tous les citoyens victimes de ces pratiques répressives ainsi de toute dégradation de la situation » renchérissent Nicolas Ouédraogo et ses camarades.
Pour Rasmane Zinaba, membre du mouvement Balai citoyen et réquisitionné pour aller au front, il s’agit d’une question de principe et non d’individu. « Nous estimons que ceux qui sont les soutiens du MPSR 2 ont droit à la parole tout comme ceux qui ont un avis critique » indique Rasmane Zinaba.

Selon lui, la réquisition qu’il a reçue indique qu’il va servir au Nord du Burkina et cela durera quatre mois.
De son côté, Lankoandé Yempani, secrétaire général de l’Organisation démocratique de la jeunesse, soutient que les questions de libertés individuelles et collectives, des enlèvements, disparitions forcées sont des questions non négociables.
A l’en croire, le décret sur la mobilisation générale et la mise en garde a été détourné par les autorités, car, « seuls ceux qui émettent des avis critiques vis-à-vis de la gestion du pouvoir sont concernés »
« Ce n’est pas l’esprit de la loi » déplore-t-il, ajoutant que la lutte contre le terrorisme ne concerne pas uniquement ceux qui sont au front.
« L’enseignant qui donne ses cours à Ouagadougiu participe à la lutte contre le terrorisme, de même les médecins qui soignent les blessés venus du front » dit-il.
