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Burkina/sécurité : faire la part des choses «sur les aspects de sécurité nationale et de libertés individuelles»

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À l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, l’Association SEMFILMS qui tient sa 17e édition du Festival Ciné droit libre a invité, le 10 décembre 2023, à Ouagadougou, des panélistes pour échanger sur la question de respect des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire. 

Par Nicolas Bazié

Les débats ont tourné autour de ce thème principal : «La lutte contre le terrorisme et la défense des droits de l’homme sont-ils des concepts opposables ?». 

Christophe Bado qui est le secrétaire général adjoint du Mouvement burkinabè des droits de l’homme des peuples (MBDHP) a exposé sur les «défis et opportunités pour les défenseurs des droits humains dans un contexte de la lutte contre le terrorisme». 

« En tant qu’être humain, nous avons des droits qui doivent être respectés et l’État est le garant du respect de ces droits», a d’emblée indiqué le secrétaire général adjoint du MBDHP.

« Le terrorisme vise le non-respect des droits humains»
« Le terrorisme vise le non-respect des droits humains», Christophe Bado

Il note que « les droits humains sont durment éprouvés dans le contexte de crise sécuritaire du Burkina Faso. C’est ce que nous vivons depuis 2015, surtout quand on sait que certaines organisations sont même accusées de défendre le terrorisme. Ce sont des défis auxquels les défenseurs des droits humains font face».

Ce qu’il faut noter, poursuit Christophe Bado, c’est que les actes terroristes sont une atteinte grave aux droits humains. « Le terrorisme vise le non-respect des droits humains. Il fragilise l’État et s’attaque à tout ce qui est droits humains au Burkina Faso. Le droit à la santé, à l’éducation, à la vie, etc.», a fait comprendre le SG adjoint Bado, qui invite les Burkinabè à la veille citoyenne.

Protéger les défenseurs des droits humains…

Quant à Joël Djiguemdé, représentant du ministère de la Justice et conseiller technique au sein dudit ministère, il a mis l’accent sur les attitudes que les défenseurs des droits humains doivent avoir dans un contexte marqué par le phénomène du terrorisme.

Le conseiller technique du ministère de la justice a soutenu qu’il est attendu des défenseurs des droits humains, qu’ils assistent et orientent les victimes de ces droits, qu’ils dénoncent les cas de violations des droits humains.

M. Djiguemdé évoque des textes en lien avec la protection des droits de l’Homme, indiquant que la loi organise un mécanisme à cet effet et les défenseurs selon lui, bénéficient de ce cadre de protection.

« Il faut reconstruire le pacte social », Joël Djiguemdé
« Il faut reconstruire le pacte social », Joël Djiguemdé

« Donc, il y a un cadre juridique qui existe au Burkina Faso pour la protection des défenseurs des droits humains», a dit Joël Djiguemdé, révélant sans apporter d’autres précisions qu’il y a des défenseurs des droits humains qui sont à l’heure actuelle sous protection au Burkina Faso.

Quelles attitudes pour les défenseurs des droits humains ?

Le conseiller technique du ministère de la Justice reconnaît qu’il faut protéger les défenseurs des droits humains, mais, précise-t-il, dans un contexte comme celui du Burkina Faso, chacun doit savoir faire la part des choses «sur les aspects de sécurité nationale et de libertés individuelles». 

Il invite les uns et les autres à ne pas mettre de côté le fait que les crises peuvent conduire l’Etat à prendre des restrictions régies par des textes.

D’après lui, lorsque l’Etat met en œuvre sa politique sécuritaire, des cas similaires peuvent arriver. « Il faut reconstruire le pacte social . L’Etat doit protéger le citoyen et le citoyen doit venir vers la protection de l’Etat», a-t-il déclaré.

« Ce qui est constant au Burkina Faso, c’est la séparation des pouvoirs. Lorsqu’on a des institutions indépendantes, cela permet de trouver un équilibre entre la sécurité nationale et les libertés individuelles», a conclu Joël Djiguemdé.

«Nous avons besoin d’un État bienveillant»

Pour sa part, Alioune Tine, Sénégalais et défenseur des droits humains depuis 30 ans, a axé sa communication sur le contexte général des droits humains.

Il est extrêmement difficile pour les États de résoudre les séries de crises. Ces États et même les organisations internationales ou africaines n’étaient pas préparées à affronter de telles crises comme la CEDEAO qui n’avait pas, selon ses dires, d’autonomie stratégique.

« Il y a aussi le G5 Sahel, Barkhane, etc. C’est ce qui explique ce que nous vivons. Et c’est dans ce contexte que les violations des droits humains sont légions. Quand on a des conflits armés, on fait face à des violations des droits fondamentaux des humains», a-t-il fait savoir.

«Il faut prendre des mesures en mettant au centre l'homme», Alioune Tine
«Il faut prendre des mesures en mettant au centre l’homme», Alioune Tine

Alioune Tine trouve que ces questions ne peuvent pas être résolues avec une armée, tout en verrouillant les libertés des citoyens. À l’écouter, la résolution d’une crise se fait avec une synergie d’actions.

Selon son propos, il n’appartient pas à l’armée seule de s’engager, les autres citoyens ne doivent pas oublier leur responsabilité. « C’est pourquoi il faut éviter de faire de l’exclusion. Il faut prendre des mesures en mettant au centre l’homme. C’est lui qui peut créer l’État de droit », estime-t-il.

Alioune Tine propose le consensus pour parvenir à créer ce qu’il a appelé «un État bienveillant».

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