La Cellule économique et financière de la Section de Recherche de la 3ème Légion de Gendarmerie de Ouagadougou a organisé un point de presse ce lundi 20 mai 2024 dans la capitale du Burkina Faso. A cette occasion, il a révélé un vol d’énergie depuis 2012 de près de 16 millions FCFA, au préjudice de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL).
Par Prisca Konkobo
Depuis le 26 mars 2024, les Burkinabè sont confrontés à des délestages intempestifs. Malgré ces coupures d’électricité longues de plusieurs heures, les clients de la SONABEL se soumettent au paiement des factures d’électricité. Sauf les clients dont les noms abrégés donnent NM, NA, CA et OA.
Ces derniers ont pu contourner les branchements de la SONABEL. Ils ont mis en place une fraude qui consiste en «des branchements hors du compteur» explique l’adjudant-chef Aimé Yaméogo, chef de la cellule économique et financière de la section de recherche de la 3e légion de gendarmerie.
«Cette pratique répréhensible permet à leurs auteurs et bénéficiaires de capter directement l’énergie sans transiter par les compteurs (…) offrant une consommation gratuite et illicite », précise-t-il.
Le Directeur Général de la SONABEL a été saisi le 14 mai 2024 pour «procéder à des constatations d’usages sur ces branchements frauduleux opérés», indique l’adjudant-chef Aimé Yaméogo. L’enquête menée avec la collaboration du personnel technique de la SONABEL, a confirmé l’existence de ces branchements illégaux, certains existant depuis 2012.
Ces branchements frauduleux, au nombre de 5, ont été identifiés dans la ville de Ouagadougou, impliquant les ménages des sieurs NM, NA, CA et OA (avec deux branchements pour ce dernier). Les pertes subies par la SONABEL, causées par ces cinq branchements, «s’élèvent à environ 16 997 175 FCFA». Un des présumés cerveaux de ces branchements frauduleux est décédé en 2023.
Les présumés auteurs seront traduits devant la justice
Les commanditaires et certains complices ont été interpellés et sont actuellement en garde à vue, selon la gendarmerie.
Elle indique en outre que les investigations ont également révélé que d’autres branchements frauduleux existent dans la ville de Ouagadougou et ailleurs au Burkina Faso.
La population est appelée à dénoncer tout cas de branchements frauduleux afin de soutenir les actions visant à éradiquer ces pratiques nuisibles à la fourniture d’électricité.
Les présumés auteurs de ces branchements illicites et les présumés bénéficiaires seront conduits devant le Procureur du Faso, près le tribunal de grande instance de Ouaga 1.
Selon le code pénal, s’ils sont déclarés coupables, ils risquent 1 à 10 ans de prison et une amende de 1 à 3 millions de FCFA.
En effet, l’article 611-18 du code pénal burkinabè stipule que : «est puni d’une peine d’emprisonnement de un an à dix ans et d’une amende de un million (1 000 000) à trois millions (3 000 000) de francs CFA, quiconque par quelque procédé que ce soit soustrait frauduleusement d’un réseau de distribution de l’eau courante, du carburant, de l’énergie électrique ou toute autre énergie ayant une valeur économique…».