Au Burkina, plusieurs localités de la province du Sourou, dans la région de la Boucle du Mouhoun, se vident de leurs populations. Les terroristes somment ces dernières de quitter les villages dans de brefs délais. Certains déplacés internes ont pu rejoindre la ville de Tougan, chef-lieu de la province. Libreinfo.net a pu en rencontrer quelques-uns. Ils racontent les circonstances dans lesquelles ils ont fui leurs villages.
Par la Rédaction
Les menaces terroristes ont provoqué un déplacement massif de populations des localités comme Diouroum, Bassan, Diaran, Kouy, Moara, Dissi.
Avec la peur au ventre, beaucoup de déplacés, dans leur fuite, ont dû laisser derrière eux, leurs greniers pleins pour sauver leurs vies.
C’est notamment le cas d’un déplacé interne du village de Kouy, aujourd’hui, réfugié dans la ville de Tougan, au secteur 7.
Libreinfo.net l’a rencontré. Visiblement abattu, c’est avec un air découragé qu’il raconte : « Le samedi dernier (7 janvier) à 18 h, des hommes armés nous ont dit de quitter notre village, sans explication. Alors, nous avons quitté le village pour rejoindre Tougan avec quelques affaires. Nous n’avons pas pu tout prendre en raison de l’urgence et de la peur. Nous avons toujours des effets dans nos maisons au village qu’on n’a pas pu emporter ».
L’autre difficulté des déplacés internes dans la ville, c’est le problème du logement. Actuellement, de nombreuses personnes dorment dans des écoles. « Ce matin même (9 janvier) on a voulu nous transférer dans une autre école qui est proche d’une forêt. Mais nous ne voulons pas y aller à cause de nos enfants » dit notre interlocuteur.
Un autre déplacé interne rencontré confie à Libreinfo.net que les terroristes traversaient leurs villages depuis quelques jours sans rien faire. « Nous n’avions auparavant aucun différend avec eux ; ils traversaient alors régulièrement notre village ; mais cette fois-ci, contre toute attente, ils nous ont contraints à abandonner notre village.»
Pour lui, il fallait partir illico presto pour ne pas subir une répression de ces groupes armés : « Nous avons pu mettre quelques céréales dans des sacs. Le reste est toujours dans nos greniers ».
Ne sachant pas à quel saint se vouer, ces personnes déplacées internes disent espérer une assistance des services de l’action humanitaire ou des ONG.
Lors d’une réunion urgente du Comité provincial de secours d’urgence (COPROSUR) du Sourou tenue le 9 janvier 2023 à Tougan, il est ressorti que ce sont plus de 1520 personnes dont 912 enfants et 258 femmes qui sont touchées par cette situation, indique une source contactée par Libreinfo.net.
Et à la date du 8 janvier, note cette source, ce sont 170 ménages qui ont rallié Tougan à cause des incursions et menaces terroristes.
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