La charte de transition a été signée dans la nuit du 28 au 1er mars 2022 par le Président Paul-Henri Damiba. La charte prévoit trois ans de gouvernance du Président de la Transition. Que pensent les citoyens de la décision des forces vives ? Qu’attendent les Ouagalais du futur gouvernement ? Que pensent-ils du rejet du bénévolat des députés de la Transition ?
Par Rama Diallo
Les assises nationales sur la refondation ont eu lieu le 28 février à Ouagadougou. Les forces vives de la Nation ont examiné les textes de la charte de Transition. Le Président Paul-Henri Damiba a trois ans pour restaurer l’intégrité territoriale du Burkina Faso. Les trois années sont-elles suffisantes ou pas pour lutter contre le terrorisme ?
Pour certains Ouagalais, le nombre d’année que feront les militaires au pouvoir ne pose pas de problème s’ils arrivent à produire des résultats satisfaisants. Mais pour le moment, ils restent perplexes sur les intentions réelles des putschistes.
« Les militaires ont estimé que l’ex-Président Roch Kaboré était incompétent et ils ont fait un coup d’Etat. Je pense qu’ils n’ont pas besoin de faire toutes ces consultations avant de commencer à travailler. Les Burkinabè les attendent. Nous voulons voir les résultats d’ici là. Pour le moment, ces militaires ne m’inspirent pas confiance. J’ai l’impression qu’ils ne s’étaient pas préparés », a laissé entendre Boukaré Rouamba.
Pour lui, lorsqu’on arrive au pouvoir par un coup d’Etat, on doit travailler et laisser la politique aux politiciens. Il dit avoir l’impression que le Président veut faire de la politique. Monsieur Rouamba souhaite que les militaires se mettent vite au travail pour la sécurisation du territoire national.
Karim Ilboudo pense que trois années sont suffisantes pour restaurer l’intégrité du territoire burkinabè. Tous les fils et filles du pays doivent se mettre ensemble pour travailler pour le développement du pays. Les politiciens, la société civile et les militaires doivent travailler ensemble. La situation actuelle du pays nécessite que tout le monde soit réuni, préconise sieur Ilboudo.
Les anciens doivent travailler avec les jeunes. Ils peuvent mieux travailler ensemble, suggère Karim Ilboudo. Il propose qu’il y ait dans le futur gouvernement, des anciens ministres qui travaillaient bien.
…des indemnités parlementaires
« Des gens ne peuvent pas laisser leurs activités pour aller à l’Assemblée nationale et ne pas être payés. Je crois que s’ils ne sont pas payés, ils feront pire que ceux qui ont été chassés. La corruption va prendre de l’ampleur », estime Mamounata Compaoré.
Jean-Paul Valian abondant dans le même sens, est pour que les futurs députés soient payés mais que le salaire ne soit pas au-delà de deux cent ou trois cent mille francs (300 000) CFA.
D’après Mamounata Compaoré, la situation actuelle du Burkina Faso nécessite que le Président du Faso laisse Kosyam pour aller sur les théâtres d’opérations. Ce n’est pas le moment de parler d’assises nationales ou de rencontres avec les composantes de la société. L’urgence, c’est de libérer les zones assiégées par les terroristes pour que les personnes déplacées retournent chez elles, signifie madame Compaoré.
Jean-Paul Valian trouve les trois ans de pouvoir des militaires acceptables. Cependant, il soutient la proposition de la commission technique qui avait demandé vingt ministres pour le futur gouvernement. Le jeune étudiant indique qu’au regard de la situation sécuritaire et économique, les dépenses de l’Etat doivent être réduites.
Il demande au pouvoir actuel de briser le lien avec les anciens pour le bon déroulement de la Transition. Il signale que les anciens dirigeants sont à la base de la corruption, du népotisme et de l’incivisme grandissant dans le pays. Pour lui, il n’est pas question qu’ils fassent partie du futur gouvernement.
L’étudiant invite les nouvelles autorités à étendre leur coopération avec d’autres pays de l’Union Européenne comme l’Allemagne, l’Espagne et autres. Il déconseille toute collaboration avec la Russie. Pour lui, l’invasion de l’Ukraine par la Russie démontre la « barbarie » des Russes. Donc traiter avec la Russie c’est comme jouer avec le loup a-t-il ajouté.