Le ministère de la Sécurité, à travers la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), a lancé, ce 11 février 2025 à Ouagadougou, une plateforme numérique dénommée Alerte-BCLCC. Elle permet à tout citoyen sur toute l’étendue du territoire national de signaler des cas de cybercriminalité en ligne ou des contenus faisant l’apologie du terrorisme.
Par Nicolas Bazié
Désormais, plus besoin de se déplacer pour signaler une menace. A partir de maintenant, en quelques clics seulement, chaque citoyen peut et doit contribuer à rendre le cyberespace burkinabè plus sûr.
Le ministère de la Sécurité a créé une plateforme numérique dénommée Alerte-BCLCC, accessible en version web via l’adresse alerte.bclcc.gov.bf. Avec ce « moyen sécurisé, simple et accessible», les Burkinabè ne se rendront plus à la BCLCC pour signaler des incidents de cybercriminalité dont ils sont victimes ou témoins. Ils le feront en ligne depuis leur position.

Le dispositif va réduire les délais d’intervention et faciliter la collecte d’informations cruciales pour la manifestation de la vérité lors des enquêtes, indiquent ses concepteurs.
Les fausses informations, l’apologie du terrorisme, l’escroquerie en ligne, le chantage à la webcam, les menaces électroniques, l’atteinte à l’honneur, à la vie et à la vie privée bref, les menaces informationnelles auxquelles font face au quotidien des citoyens et des institutions peuvent être dénoncées de façon instantanée, selon le ministre de la Sécurité, Mahamoudou Sana.

« Notre réponse doit être rapide, efficace et accessible à tous. C’est tout l’enjeu de Alerte-BCLCC. Avec cet outil, nos forces spécialisées pourront intervenir plus rapidement, mieux analyser les tendances et renforcer les actions pour lutter efficacement contre ces nouvelles formes de criminalité », a déclaré le ministre, qui note « une avancée décisive dans la lutte contre la cybercriminalité ».
Aux populations, le ministre Sana tient ce message : « Utilisez sans modération cette plateforme, parlez-en autour de vous et sensibilisez tous vos proches. De toutes les évidences, votre simple signalement pourrait éviter à un jeune de tomber dans le piège d’un escroc ou permettre d’arrêter un individu malveillant avant qu’il ne fasse d’autres victimes ».

Pas de craintes, rassure le ministre de la Sécurité qui explique que tout signalement peut se faire de façon anonyme et en toute quiétude.
« Pertinente, salutaire », voilà comment le patron du département de la Sécurité trouve cette initiative de créer Alert-BCLCC car convaincu que la cybercriminalité est un défi mondial et que « seule une approche coordonnée et proactive nous permettra de relever efficacement ce défi ».
De nombreux cas de cybercriminalité ont été enregistrés, selon le Commissaire principal de Police Samire Yoni. Commandant de la Brigade centrale de lutte contre la cybercriminalité (BCLCC), il soutient qu’en 2020, 1 000 cas avaient été signalés, alors qu’en 2021, cela est passé à 2 000, puis à 3 000 en 2023.

D’après lui, en 2024, ce sont entre 4 000 et 5 000 cas qui ont été signalés. Le préjudice financier, qui s’élevait à des centaines de millions, est passé à des milliards de francs CFA aujourd’hui.
Fonctionnement de la plateforme
Alerte-BCLCC est disponible sur Playstore. L’application peut donc être téléchargée et installée sur les smartphones, les tablettes ou les ordinateurs.

Une fois configurée sur un appareil, l’usager peut dénoncer des cas de cybercriminalité, soit par la forme nominative (en créant un compte), soit dans l’anonymat. Cela permet, selon le Commissaire Yoni, de prendre en charge certains types de fichiers parce que, fait-il savoir, il ne suffit pas simplement de faire des déclarations.
L’usager peut, poursuit-il, joindre des éléments comme des captures d’écran, des photos, des vidéos, qui incitent soit à la violence, qui font l’apologie du terrorisme ou bien qui partagent des fake news.