La Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF) a organisé, le mercredi 31 juillet 2024, un atelier de validation du projet de rapport 2023 sur l’état de la fraude en matière de commercialisation de l’or et des autres substances précieuses.
Par Nicolas Bazié
Le rapport 2023 sur la fraude de l’or au Burkina indique que la Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF) a signalé 39 affaires de fraude à la commercialisation de l’or. C’est ce qui ressort d’un atelier qui a visé à faire un état des lieux de la fraude et à établir des stratégies efficaces pour combattre le fléau dans le secteur minier burkinabè.
La BNAF a fait remarquer lors de cette rencontre que ce résultat est en hausse par rapport aux 28 affaires de 2022, aux 34 en 2021 et aux 35 en 2020.
« Les régions les plus touchées par ces activités frauduleuses, classées par ordre d’importance décroissante, sont le Centre, le Centre-Ouest, la Boucle du Mouhoun, le Sud-Ouest, le Centre-Est, le Centre-Nord, l’Est et les Hauts-Bassins», écrit la Direction de la communication du ministère en charge des mines.
Il ressort également que les activités de la BNAF ont conduit à la saisie de 172,785 kg de faux lingots d’or, « utilisés dans des escroqueries liées à des transactions illégales, ainsi qu’à la saisie de 10,075 kg d’or réinjectée dans le circuit légal».
En outre, plus de 9,62 milliards de FCFA ont été recouvrés au profit du Trésor public, informe le service de communication du ministère qui ajoute que Salif Boussim, directeur de cabinet du ministre, a insisté sur l’importance de faire face à l’ampleur de la fraude qui nuit, selon lui, aux recettes de l’État.
Le rapport, soutient le directeur général de la BNAF, Aboubacar Sawadogo, « renforcera notre dispositif national contre la fraude à la commercialisation de l’or, tout en luttant contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans le secteur minier».
Dans une interview qu’il a accordée à Libreinfo.net lors de la 2e édition de la Journée de l’artisan minier, tenue du 21 au 22 juillet à Gaoua, dans la région du Sud-Ouest, Antoine Karambiry, l’associé-gérant du Cabinet d’affaires juridiques et miniers (CAJM) révélait que « sur chaque gramme d’or, la part de l’Etat est de 5%. Jusque-là, nous ne sommes pas satisfaits des résultats parce que les gens ne déclarent pas tout».
« On a estimé à 10 tonnes l’or qui sort de notre sous-sol. En 2022 par exemple, c’est moins de 500 g d’or qui ont été déclarés. Pourtant, on nous dit qu’il y a 10 tonnes d’or qui sont parties à l’extérieur», avait-il dit.
« C’est ça la fraude ! », faisait-il savoir, expliquant que « ce sont des individus qui le font. C’est pourquoi j’insiste sur la nécessité de formaliser les orpailleurs. Une fois cela fait, l’Etat pourra avoir un œil sur les ressources exploitées».