Le Centre national de presse Norbert Zongo a célébré l’excellence des femmes journalistes burkinabè en organisant, le vendredi 18 octobre 2024, la remise de l’édition 2024 du Prix Marie Soleil Frère. Lors de cet événement, Nadège Yé, journaliste des Editions Sidwaya, a reçu le Super Prix pour son reportage sur les dysfonctionnements des cantines scolaires.
Nadège Yé, journaliste des Editions Sidwaya (média d’Etat), a captivé le jury avec son article intitulé « Cantines scolaires : ces dysfonctionnements qui affament les élèves », qui a obtenu une note de 15,60/20. Elle succède à Mariam Ouédraogo, également des Editions Sidwaya, en tant que lauréate du Super Prix Marie Soleil Frère.
Son travail a mis en exergue les défis liés à la gestion des cantines, particulièrement dans les zones marquées par l’insécurité. « Suite à la publication de cet article, le ministère a décidé de reprendre la gestion des cantines. C’est une grande satisfaction pour moi, et je dédie ce Prix à Sidwaya », a-t-elle déclaré, émue, lors de la cérémonie.
Elle a ajouté : « J’ai ressenti une profonde émotion. Cela symbolise ma persévérance après de nombreuses candidatures infructueuses à ce Prix. Aujourd’hui, je suis honorée. »
Elle a été récompensée avec une attestation de mérite, un trophée et un chèque d’un million de francs CFA.
En plus du Super Prix, Nadège Yé a été également lauréate dans la catégorie presse écrite, remportant ainsi une récompense supplémentaire de 500 000 francs CFA.
Amandine Lalsaga, journaliste à la RTB/ Télé, a été primée pour la deuxième fois consécutive dans la catégorie radiodiffusion télévisuelle, avec un reportage émouvant sur l’émigration à Garango. « La lutte quotidienne des femmes de Garango, laissées sans soutien par leurs maris partis à l’étranger, m’a profondément touchée. Ce reportage est un hommage à leur résilience », a-t-elle déclaré.
Elle est repartie avec un trophée, une attestation et une récompense de 500 000 francs CFA.
Rasmata Ouédraogo, de la RTB Est, a été honorée pour un magazine sur la marginalisation des femmes dès leur naissance dans la catégorie radiodiffusion sonore.
Yvette Zongo du site Lefaso.net a remporté le prix de la presse en ligne pour son reportage sur la réintégration des femmes accusées de sorcellerie.
Chacune d’elles a reçu un trophée, une attestation et une récompense de 500 000 francs CFA.
Toutoa Bienlo Kadou Ki, connue sous le nom de Kadou Romaine Ki, de la RTB/Télé Hauts-Bassins, a obtenu une mention spéciale du jury pour son reportage « Femme VDP, en avant pour la défense de la patrie », recevant une attestation et une enveloppe de 100 000 francs CFA.
Le président du Comité de pilotage du Centre national de presse Norbert Zongo, Guézouma Sanogo, a salué les efforts des journalistes et a plaidé pour une meilleure valorisation de leur travail. « Le journalisme féminin au Burkina Faso mérite une attention accrue et un soutien plus significatif. Il est essentiel que la qualité des œuvres produites soit accompagnée de moyens et de conditions de travail adéquates », a-t-il relevé.
Il a également évoqué la situation des exilés et des disparus dans le contexte socio-politique actuel : « En remettant le Prix Marie Soleil Frère, je souhaite que l’on se souvienne des absents. »
La présidente du jury, Mafarma Sanogo, a exprimé sa satisfaction concernant la qualité des œuvres soumises. « Le jury a travaillé avec sérieux du 7 au 16 octobre 2024 dans un climat de confraternité. Cependant, il est essentiel de rappeler aux candidates l’importance de respecter les critères techniques, car certaines œuvres ont été disqualifiées. »
Au total, 52 œuvres en langue française et en langue mooré ont été soumises, réparties en quatre catégories : 18 en presse en ligne, 14 en presse écrite, 9 en radiodiffusion télévisuelle et 12 en radiodiffusion sonore.
Ces travaux ont été présentés par 28 journalistes de la presse publique et privée de quatre régions du pays.