La CAN 2019 se jouera du 15 juin au 14 juillet, mais où ? On ne le sait pas encore. Ce n’est pourtant qu’une question de jours. Le comité exécutif de la CAF réunie à Accra (Ghana) ce vendredi en marge de l’apothéose de la CAN féminine, va décider du maintien ou non du Cameroun à l’organisation de la plus prestigieuse compétition de football en Afrique. Tout porte à croire que le pays des Lions indomptables sera dépossédé de « sa CAN » et nous avons de bonnes raisons de le penser.
Cela fait maintenant plus d’un an qu’on évoque une possible déchéance du Cameroun par rapport à l’organisation de la CAN 2019 et toujours avec la même passion.
Jamais de mémoire d’homme, l’organisation d’une CAN n’avait suscité autant le débat, en dehors peut-être de l’édition 2015 initialement prévue au Maroc qui a finalement renoncé à son organisation alors que la compétition était à 2 semaines de son coup d’envoi.
Une chose semble être de plus en plus évidente : à l’issue de la réunion d’Accra, l’organisation de la CAN 2019 sera retirée au Cameroun. Et voici pourquoi nous le pensons.
Depuis l’arrivée du nouveau président de la CAF, le malgache Ahmad Ahmad, peu de choses ont été faites pour aider le Cameroun à réussir son pari. Pire, des dispositions semblent avoir été prises pour faire échec au pays de Issa Hayatou (ancien prédisent/CAF).
Dès l’arrivée de Ahmad, le nombre de participants à la CAN est passé de 16 à 24 équipes avec effet immédiat, alors que les éliminatoires avaient déjà commencé pour une CAN à 16 équipes. Dans la foulée, la CAF impose au Cameroun qui venait d’obtenir l’organisation de » sa CAN » à 16 de se préparer pour une CAN à 24 ou alors de renoncer à l’organisation.
Pourtant, rien ne pressait ; on aurait bien pu attendre 2021 pour passer à 24 équipes.
Le camerounais Issa Hayatou (ancien président/CAF) et le malgache Ahmad Ahmad (actuel président/CAF) ne sont pas de très bons amis.
Les derniers ennuis judiciaires du « vieux » en sont indirectement des preuves.
Le Cameroun peut donc subir logiquement les secousses de l’inimitié entre les deux présidents.
Quand les éléphants se battent !
Issa Hayatou aurait « dealé » l’attribution de la CAN 2019 pour le Cameroun, quand il était encore président.
Pour l’édition 2019, le Cameroun n’était pas forcément le meilleur candidat à l’organisation du tournoi continental.
Les éditions 2015 et 2017 ayant été jouées en Afrique Centrale, l’édition 2019 aurait dû être attribuée de préférence à un pays issu d’une autre zone.
Si le nouveau comité exécutif ne peut remettre en cause l’attribution de la CAN au Cameroun, il peut tout au moins la lui retirer en brandissant un autre argument dont celui-ci :
le Cameroun est visiblement en difficulté.
La CAF argumente à qui veut l’entendre que le Cameroun n’est pas encore prêt et ne sera pas prêt pour juin 2019. Si cela est indéniable, les vraies raisons qui ferons perdre l’organisation de la CAN 2019 sont les trois premières que nous venons d’énumérer.
L’argument du retard dans l’organisation n’est qu’un prétexte, puisque depuis un moment la CAF a déjà choisi son pays organisateur.
Malheureusement, personne ne peut vraiment défendre le Cameroun parce qu’il est visiblement défaillant : stades inachevés, centres d’hébergement en chantier, réseau routier et de communication en lambeaux, problèmes de sécurité récurrents avec un chef d’Etat mal élu donnant lieu à une tension sociopolitique, etc.
Ahmad a déjà « dealé » avec le Maroc.
Depuis l’arrivée du Malgache à la tête de la Confédération, le Maroc n’a fait qu’acculer le Cameroun pour lui céder la CAN 2019. Comme si le Maroc savait que le Cameroun allait être défaillant.
En plus, on peut se poser la question de savoir pourquoi le Maroc qui avait nargué toute l’Afrique et la CAF de Issa Hayatou il y a seulement deux ans en refusant d’organiser une CAN, devienne du coup le premier candidat sérieux à un éventuel remplacement du Cameroun et de surcroît, toujours cité en bon exemple par les dirigeants de la CAF ?
Ahmad veut-il récompenser le Maroc pour avoir tenté de déstabiliser Hayatou en 2019 ?
Cela y ressemble fort.
Si conformément à nos analyses l’organisation de la CAN est retirée au Maroc, la CAF va devoir faire un appel à candidature pour une nouvelle attribution. Plusieurs candidatures sont déjà annoncées : Maroc, Algérie, Afrique du Sud, Ghana etc.
Mais au finish, c’est au Maroc qu’on ira ouvrir et disputer la succession des Lions Indomptables du Cameroun (Champions d’Afrique en titre)
Sauf revirement de dernière minute, tout a été orchestré pour que le Royaume Chérifien s’adjuge l’organisation de la grande messe du football africain en 2019.
Et personne ne peut défendre le Cameroun puisqu’il est défaillant. Pas même sa star Samuel ETO’O qui fait des mains et des pieds pour sauver la CAN 2019.
Le fait d’avoir reçu le président de la CAF Ahmad Ahmad et celui de la FIFA Gianni Infantino dans sa résidence privée de Doha (au Qatar) n’y changera rien.
Marcel YE
Libreinfo.net
