Les jours se suivent et se ressemblent au Faso ; les deuils succèdent au deuil ; les larmes ont de la peine à sécher car la coalition des GAT, HANI, djihadistes, terroristes et autres brigands des grands chemins semble avoir décidé de redoubler d’ardeur ; et de fait ils font feu de tout bois.
Rien que ces derniers jours, le pays aura enregistré la mort, lundi 6 février, dans la région de l’Est, de « pèlerins nigérians» qui se rendaient au Sénégal via le Burkina Faso.
A ce forfait s’ajoute celui de l’embuscade qui a causé, mercredi 8 février, la mort de 14 gendarmes et d’un VDP à Koumestenga, dans la région de l’Est.
Toujours, le mercredi 8 février, c’est une mission de Médecins Sans Frontières qui a été attaquée entre Dédougou et Tougan, faisant 2 morts.
Et le bilan n’est sans doute pas exhaustif. Preuve que le conglomérat constitué d’ennemis jurés de la nation est bien déterminée à saper les fondements de ce pays pour, sans doute, se nourrir de ses ruines.
En plus de tuer civils et militaires nationaux, ils semblent avoir trouvé une nouvelle astuce de méchanceté : mettre la nation en conflit avec d’autres pays et avec des organisations internationales.
Mais de toute évidence, ils auront en face d’eux un interlocuteur sérieux à qui parler ! Car ce peuple, cette nation est bien décidée à leur faire face, quoi qu’il en coûte !
Le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré n’a d’ailleurs pas dit autre chose.
A l’ouverture de la première conférence des commissaires de police, le jeudi 9 février 2023, à Ouagadougou, on l’a vu à la fois déterminé et remonté dans son envie de mener ses hommes au combat ; plus, il a laissé paraitre comme une exaspération à l’idée que certains FDS pourraient rechigner à aller au front ; le chef militaire qu’il est a laissé entendre que ces derniers s’ils ne se sentent pas « en mesure de combattre » s’en retournent à la vie civile.
Les mots sont forts, surtout venant d’un officier de la grande muette qui, disons-le franchement, n’aime pas beaucoup parler.
Mais alors, qu’est-ce à dire ? ce signe d’exaspération traduit-il qu’il existe des graves problèmes de motivation au sein des FDS ? Si oui, lesquels ? rivalités internes ? clivages ? « clanisme » ? questions touchant à l’espèce sonnante et trébuchante ? C’est bien connu, la Grande muette est taiseuse : elle ne parle pas beaucoup (du tout ?).
Dans le cas où on devrait répondre par l’affirmative à une ou toutes de ces interrogations, il y aurait de quoi s’alarmer, car, on pourrait légitimement se demander à quoi sert une troupe de soldats, quel qu’en soit le nombre, si elle refuse d’aller au combat !
Plus que malheureux, le fait serait désespérant ; à l’heure où les Burkinabè sont convaincus que l’ espoir devrait leur venir de leurs « boys » dans le rude combat qui oppose la patrie aux divers ennemis de la nation, à l’heure où des dizaines de milliers de volontaires provenant du monde civil se sont fait enrôler pour porter secours aux FDS, bien conscients qu’ils le font au péril de leur vie, il serait incompréhensible que des militaires formés pour la guerre trainent le pas au moment où on a le plus besoin d’eux.
Et on croise les doigts que les problèmes, si problèmes il y a, trouvent vite solution ; « tout est urgent » a dit le capitaine Traoré ; ici plus qu’ailleurs, on est dans l’urgence ; et le mieux est que cela se fasse au plus tôt.
Les ennemis du camp d’en face ne peuvent que tirer profit des querelles, divisions et clivages de nos FDS. Car ce qui nous devise les renforce et met davantage la patrie en danger ! il revient au capitaine Traoré de savoir trier pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Lire aussi: Burkina Faso : le chef de l’Etat invite la police à se préparer pour la guerre contre le terrorisme