Les chefs d’Etat ouest-africains, confrontés à l’insécurité grandissante, multiplient les projets de lutte anti-terroriste. Réunis à Abuja au Nigéria, les pays membres de la CEDEAO ont décidé, le dimanche 04 décembre 2022, de la création d’une force régionale pour lutter contre le terrorisme. Cette annonce vient s’ajouter à d’autres, notamment l’Initiative d’Accra.
Par Daouda Kiekieta
L’unité des pays ouest-africains autour des enjeux sécuritaires du moment a toujours été prônée par les dirigeants mais est restée un vœu pieux pour les populations. Avec la montée des incursions terroristes dans les pays du Sahel, jadis épargnés, notamment les pays du golfe de Guinée, les chefs d’Etat de la zone semblent maintenant déterminés à éradiquer le phénomène.
Les dirigeants d’Afrique de l’Ouest réunis à Abuja dimanche 04 décembre ont décidé de la création d’une force régionale vouée à intervenir dans les pays membres contre le terrorisme. Cette force sera également utilisée contre les putschs militaires qui gangrènent les pays sahéliens.
Comme pour aller vite, des responsables militaires de la communauté se réuniront dès janvier 2023 pour discuter des modalités d’établissement de la force régionale. « Les dirigeants de la CEDEAO ont décidé de recalibrer notre architecture sécuritaire », a dit Omar Touray, président de la Commission de la CEDEAO. Il s’agit de prendre en main leur « propre sécurité » et non plus de s’en remettre à des acteurs extérieurs, a-t-il expliqué.
Cette annonce intervient quelques jours après celle de l’opérationnalisation de l’initiative d’Accra destinée à éradiquer le terrorisme dans la zone. L’Initiative prévoit la mobilisation de 2.000 contingents basés à Tamalé au Ghana et un centre de renseignement basé à Ouagadougou la capitale burkinabè.
La force conjointe G5 Sahel qui devrait contribuer à lutter contre le terrorisme dans les pays sahéliens se trouve aujourd’hui fragilisée par un problème de financement et le retrait récent du Mali.
Pour parer à d’éventuels dysfonctionnements liés à l’insuffisance des ressources financières, les dirigeants de la CEDEAO ont décidé, pour le financement de la force régionale, de ne pas s’en remettre uniquement aux contributions volontaires qui ont déjà “montré leurs limites”, selon Omar Touray.
Quant à l’initiative d’Accra, ce sont les ressources endogènes qui seront privilégiées dans l’opérationnalisation de la force conjointe multinationale qui sera chargée de conduire les opérations, principalement sur les zones frontalières.