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Niger : Quand l’intervention militaire divise la CEDEAO

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La CEDEAO a actionné sa force en attente pour intervenir au Niger en vue de rétablir l’ordre constitutionnel et ramener le président déchu Mohamed Bazoum au pouvoir. Mais tous les 15 pays qui composent l’espace communautaire ne sont pas unamines sur cette décision.

Par Nicolas Bazié

Le président Ivoirien Alassane Ouattara a été suffisamment clair : « Nous sommes déterminés à rétablir l’ordre constitutionnel au Niger et ramener le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum dans ses fonctions de président».

Le chef de l’État annonce même que la Côte d’Ivoire est prête à envoyer des forces combattantes dans le cadre de l’intervention militaire prévue par la  CEDEAO et que son chef d’État major a reçu des instructions dans ce sens.

En plus de la Côte d’Ivoire, il y a le Nigéria, le Bénin et le Sénégal qui disent être également prêts à envoyer des militaires au Niger. Ainsi, sur les 15 pays membres de la CEDEAO, ce sont seulement 4 qui ont donné leur accord pour une intervention militaire au Niger.

Que disent les autres ? Quelques pays lusophones membres de la CEDEAO n’ont pas caché leur opposition à la décision de l’organisation sous régionale d’utiliser la force au Niger.

C’est notamment le cas du Cap Vert qui a clairement dit qu’il est contre cette intervention. Sans oublier la Sierra Leone. Le Libéria qui est un pays anglophone a aussi exprimé sa réticence.

Le Mali, le Burkina Faso et la Guinée (même s’ils sont suspendus pour le moment pour avoir connu des coups d’État, ndlr) sont farouchement opposés à la décision de la CEDEAO.

Concernant le Togo, son président Faure Gnassingbé s’est érigé en négociateur «très discret» dans cette crise. Certaines indiscrétions disent qu’il fait la navette entre Lomé-Niamey afin de trouver une porte de sortie à la crise.

Le président Macky Sall s’est même plaint de cette attitude du président Faure.
En effet, le président sénégalais n’a pas aimé la discrète médiation initiée par le chef de l’État togolais qui s’est rendu dans la soirée du 8 août dernier à Niamey pour rencontrer les putschistes.

Il a reçu en audience deux caciques du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) : le numéro deux, le général Salifou Mody et le colonel Ibro Amadou Bacharou.

Selon le média en ligne SeneNews, Macky Sall s’est agacé de ne pas avoir préalablement été consulté par son homologue togolais.

Et voici ce qu’il a déclaré : « Nous voulons une paix durable au Niger dans une Afrique sans coup d’État. La priorité du continent doit être la lutte contre le terrorisme, la sécurité et le développement avec en prime l’emploi pour les jeunes. (…) C’est pourquoi, au sein de la Cédéao, nous sommes fermes, ce coup d’État est inacceptable. Si les militaires nigériens veulent la paix, qu’ils libèrent le président (Mohamed Bazoum), qu’ils rendent le pouvoir pour un retour à l’ordre constitutionnel ».

Le recours à la force semble diviser la CEDEAO qui en réalité joue sa crédibilité dans ce dossier. Pour l’instant, il y a 3 autres pays membres de l’organisation sous régionale qui n’ont pas encore donné leur position. Il s’agit de la Guinée Bissau, du Ghana, de la Gambie.

S’il arrivait que Mohamed Bazoum soit rétabli président, avec quelle armée va-t-il gouverner le Niger ?

www.libreinfo.net

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