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L'armée burkinabè apporte du matériel électoral à la commune rurale de Comin-Yanga dans la province du Koulpélogo,région du Centre-est,Libre info
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Le Burkina Faso vit, depuis 2016, un contexte sécuritaire difficile.  Les attaques terroristes se sont multipliées jusqu’en 2021 occasionnant ainsi, de nombreuses victimes, des milliers de déplacés internes et la fermeture d’écoles. Cette insécurité grandissante et généralisée n’a pas épargné la région du Centre –Est.  Libreinfo.net vous propose une rétrospective sur l’insécurité vécue dans cette partie du Burkina qui s’est accrue en 2021.

Par Natabzanga Jules Nikièma

La région du Centre –Est du Burkina fait frontière avec trois pays voisins que sont le Bénin, le Togo et le Ghana. Elle comprend trois provinces que sont le Boulgou, le Koulpelogo et le Kouritenga. Elle est frontalière avec la région de l’Est du Burkina. Dans cette partie du pays, Bitou, Garango et Pouytenga sont des communes urbaines. Des forêts classées y existent. Des sites d’orpaillage artisanaux et industriels y sont aussi développés. C’est une région qui connait l’insécurité qui s’est accentuée en 2021.

 Entre grand banditisme et terrorisme

Au cours de 2021, des alertes d’insécurité ont été lancées dans le Centre-Est. Celles-ci ont concerné une série de braquages à main armée opérés par des bandits principalement sur l’axe Tenkodogo-Ouargaye et dans des marchés publics dans certaines localités. Le secrétaire général de la mairie de Dourtenga, a perdu la vie au cours d’un braquage, le 4 août 2021.

Auparavant, un jeune commerçant a été attaqué alors qu’il était dans son véhicule, blessé et évacué à Ouagadougou.  Le 26 octobre 2021, des bandits armés ont braqué des commerçants au marché de Lalagaye et le 27 octobre 2021, au marché de Yourga dans la commune de Sangha. Ils ont retiré chez les victimes, de l’argent et des biens matériels. Un autre braquage a été aussi opéré dans le village de Zoaga, commune de Ouargaye au cours duquel un homme a perdu la vie.

 …de la criminalité

Un fait de criminalité est aussi venu accroître le phénomène d’insécurité. En effet, un Volontaire pour la défense de la patrie (VDP) a mortellement tiré sur un père et son fils. C’était le 31 août 2021 au marché de Napadé, dans la commune de Soudougui, province du Koulpélogo.

Incursion des hommes armés dans la région

Après des attaques à main armée liées au banditisme associée à la criminalité, des hommes armés non identifiés (HANI) se sont signalés dans la région dès le début du mois de novembre 2021. Le 2 novembre 2021, dans la commune de Lalgaye, des individus armés procédant à des prêches dans certains villages, ont été signalés.

Le 01 décembre 2021, dans le village de Lallin, commune de Bané, province du Boulgou, au moins 04 personnes ont été tuées par un engin explosif improvisé. Deux jours plus tard, dans la nuit du 3 au 4 décembre 2021, deux individus ont été assassinés par ces hommes armés non identifiés dans les villages de Tiguitin et Kinzim au niveau de la commune de Lalgaye.

Depuis lors, l’insécurité dans la région du Centre-Est est devenue grandissante avec des conséquences énormes. Le Haut-Commissaire de la province du Koulpelogo, à travers un communiqué administratif, a annoncé la fermeture les sites d’orpaillage artisanaux situés aux abords et dans la zone pastorale de la Nouhao dans les départements de Lalgaye et Ouargaye, à partir du 16 Novembre 2021.  A la suite, une opération de sécurisation de la zone riveraine de la Nouaho a été menée par les forces de défense et sécurité.

..de la situation humanitaire

L’une des conséquences de l’insécurité liée à la présence des terroristes dans la région, est la crise humanitaire. Cette situation a entrainé le déplacement des populations dont les statistiques régionales ne sont pas encore disponibles.

Cependant, selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies (Ocha), à la date du 30 novembre 2021, le Burkina comptait 1 501 775 déplacés internes. A Ouargaye, un site d’hébergement des personnes déplacées internes a été érigé.

…de la fermeture des écoles

L’insécurité a également impacté le secteur éducatif dans la région du Centre-Est. En effet, elle a été le facteur de la fermeture de certaines écoles. Selon l’ex-porte-parole du gouvernement, le Pr Alkassoum Maïga à la date du 5 janvier 2022, beaucoup d’écoles sont fermées en raison de l’insécurité soit 13% des écoles du pays.

Selon le rapport hebdomadaire du secrétariat technique de l’éducation en situation d’urgence, à la date du 31 décembre 2021, 3280 établissements scolaires sont fermés soit un taux de 13,09%. Cette fermeture affecte 51 1221 élèves composés de 243 528 filles et 276 693 garçons et 14 901 enseignants dont 4 697 femmes et 10 204 hommes.

Dans la région du centre-Est, le constat des écoles fermées est fait dans les communes de Bané, Lalgaye. Egalement, dans les communes de Comin-Yanga, Soudougui et Yondé, quelques écoles sont fermées suite à l’insécurité.

Du 5 au 15 novembre 2021, les écoles des communes de Dourtenga et Lalgaye ont été fermées. Dans la commune de Yondé, un syndicat d’enseignants a ordonné la suspension des cours pour deux semaines à partir du 09 décembre 2021.

Le 24 décembre 2021, l’école primaire publique de Ghanin a été mise à sac et le mardi 28 décembre 2021, dans la soirée, des individus armés ont incendié l’école primaire publique de Zambanega, dans la commune de Bitou. Une autre école primaire publique dans la commune de Bané, a été aussi mise à feu.  Bané et Bitou sont des communes relevant de la province du Boulgou.

2022, situation sécuritaire statique dans la région

La « Saint sylvestre » et le nouvel an de 2022 ont été fêtés par les populations dans la peur et la psychose. Jusqu’en mi-janvier, des sources ont indiqué la présence des hommes armés non identifiés dans la zone. La situation sécuritaire dans la région semble ainsi rester statique.

Le 15 janvier 2022, ils se sont signalés également entre Bitou et Tenkodogo, précisément, dans le village de Békouré, sur la Route Nationale 16. Ils ont contrôlé les cartes nationales d’identités de passagers des véhicules selon certaines sources. Ils ont également tiré des coups de feu à l’entrée de la ville provoquant une débandade au sein de la population riveraine.

En rappel, quatre douaniers et un prêtre espagnol, ont été tués au poste de douanes de Nouaho, dans la commune de Bitou le 15 février 2019 et le 26 avril 2019. 6 autres personnes ont été tuées dont 5 enseignants dans une attaque terroriste à Maitagou, dans la commune de Comin-Yanga.

Malgré cette insécurité, les populations, partagées entre peur et psychose, les populations continuent de vaquer à leurs occupations quotidiennes.

Mais l’espoir renaît. Les populations ont été réconfortées avec le discours du Chef de l’État, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a déclaré dans son adresse à la Nation le 27 janvier 2022 que « la priorité principale demeure la sécurité ».

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