Quelques jours après l’examen du CEP 2023 à Tenkodogo, le bruit court que les épreuves sont difficiles et ne sont pas toutes à la portée des candidats. Pour en savoir davantage, Libreinfo.net est allé recueillir le point de vue des enseignants titulaires des classes de CM2 à Tenkodogo lors des épreuves sportives de cet examen.
Par Natabzanga Jules Nikiéma, correspondant dans le Koulpéogo
Les épreuves du CEP 2023 sont un peu difficiles pour les candidats de Tenkodogo. C’est du moins l’avis de certains enseignants rencontrés: « Nous sommes dans des temps un peu compliqués. Si on prend les élèves de la ville ça va. Mais, beaucoup d’écoles n’ont pas pu travailler cette année à cause de l’insécurité. Donc, avec ces sujets, on a un peu peur quand même », s’inquiète Flore Karfo, titulaire d’une classe de CM2 à l’école Tenkodogo Centre A.
Et c’est justement dans cette école de Tenkodogo Centre qui abrite les épreuves sportives du CEP que nous avons rencontrés :
Daouda Zabsonré, titulaire d’une classe de CM2, est venu encourager ses élèves lors des épreuves sportives. Il est convaincu. « Les sujets dans leur ensemble étaient dans le programme ».
Toutefois, estime-t-il, « c’est dans la teneur que j’ai des soucis. J’ai eu l’impression que ce sont des sujets de type concours qui ont été administrés aux candidats. Dans l’épreuve Éveil par exemple, il y a tellement de pièges à la fois. Quand c’est un examen et qu’on relève tellement le niveau, on risque de casser les lignes »
Il apporte une précision. « J’ai des griefs contre les sujets de mathématiques car plusieurs difficultés ont été posées à la fois pour les enfants. La figure est un trapèze qu’il faut diviser en deux pour retrouver un carré et exploiter les deux », déplore-t-il.
« En Histoire Géographie, quand je parcours les sujets des vingt dernières années, il y a aussi beaucoup de difficultés qu’on met à la fois sinon c’est le programme », ajoute-t-il.
Par contre, « J’ai aimé les sujets de français car il faut ce genre de sujets pour relever le niveau des candidats » dit-il.
Il est confiant tout de même. « On verra après la correction ce que ça va donner. Je sais que les élèves meilleurs vont s’en sortir mais les élèves moyens vont avoir beaucoup de difficultés » admet-il.
Pour Flore Karfo « En général, les sujets sont abordables. Pour un élève moyen, ça peut aller tandis que pour un élève qui se débrouille un peu, je ne sais pas ce que ça va donner ».
« En histoire, quand j’ai lu le sujet, on ne peut pas dire que c’était hors programme mais c’était difficile pour les enfants. Nous on s’attendait à un sujet qui va porter beaucoup plus sur le Burkina. » explique-t-elle
Elle déplore: « Nous sommes là, on n’arrive même pas à finir d’étudier notre pays, on ne connait même pas beaucoup de choses, et on part parler de surface de l’Amérique ? On s’attendait plus sur le Burkina que d’autres pays »
Elle s’accorde avec Zabsonré qu’en francais les épreuves sont abordables. Toutefois, elle déplore le fait qu’en dictée il y a beaucoup d’accords. Mais cela est normal.
« En science, on parle de roche. Je ne sais pas si c’est important au CM2. C’est un peu compliqué pour un enfant », conclut-elle.
Pour Yabré Fulgence « Dans l’ensemble, quand on observe les épreuves de cet examen du CEP, personnellement, j’ai trouvé que c’est abordable car les quelques questions qui sont ressorties et que les gens ont trouvé difficiles ce n’est que quelques points. »
Pour un élève moyen d’une classe de CM2, soutient-il, en principe, il peut avoir sa moyenne pour passer car c’est bien adapté au niveau des élèves.
Toutefois, quelques difficultés se sont posées aux apprenants. « En étude de texte, des mots comme « loque » ont posé des difficultés aux enfants quoi que le texte soit tiré du livre de lecture CM1.
Le niveau de langue est un peu élevé. Quand on parle de sédentarisation, d’une économie de subsistance, c’est un peu compliqué pour l’enfant.