Le Chef de file de l’opposition politique du Burkina Faso (CFOP/BF) a tenu son hebdomadaire point de presse, ce mardi 2 juin à son siège à Ouagadougou. A l’occasion, le président de la convergence de l’Espoir, Jean-Hubert Bazié, et le président du Mouvement ‘’Agir Ensemble’’, Boubakar Diallo ont porté la voix de l’opposition burkinabé qui dénonce la mal gouvernance du régime du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pourvoir.
Par André-Martin Bado (stagiaire)
L’opposition politique a entamé sa communication en présentant ses sincères condoléances aux familles éplorées suite aux attaques des 29 et 30 mai dernier, et aux forces armées nationales. Elle a aussi tenu à souhaiter un prompt rétablissement aux blessés.
A cette conférence de presse, l’opposition politique burkinabè n’a pas hésité à dénoncer la gravité de la crise sécuritaire dans notre pays, en condamnant les nombreuses tueries que commettent les terroristes. Cependant, elle dit déplorer l’incompréhension entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations. Selon elle, les populations sont les meilleurs alliés des FDS qui se battent pour elles.
Face à cette incompréhension, l’opposition appelle le gouvernement à travailler pour rétablir et renfoncer la confiance entre les FDS et les populations, au lieu de piller le peuple. En effet, dira Jean Hubert Bazié, « Ce qui préoccupe ce régime [pouvoir en place], c’est comment piller le maximum de richesse et faire la promotion des amis et compagnons. C’est clair, le MPP est un frein à la victoire du Burkina Faso contre ses ennemis. C’est pourquoi, les Burkinabè doivent avoir l’audace de le sanctionner aux élections prochaines, pour redonner à notre pays toutes les chances de s’en sortir. »
A la faveur de cette conférence du 2 juin, l’opposition politique a émis ses félicitations à l’endroit du Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC) dont la plainte a abouti à l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense nationale, Jean-Claude Bouda. Toutefois, l’opposition se dit sceptique quant à la suite de cette arrestation car, selon elle, le régime du MPP pourrait mettre la pression sur la justice et empêcher que se tienne un procès noble. Mais, dira M. Bazié, « Nous encourageons la justice burkinabé à persévérer dans le nettoyage de toutes les écuries qu’elles soient minières, foncières, des infrastructures ou des marchés publics ».
A propos de la reprise de l’établissement des cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) entretemps interrompu dans le contexte de la Covid-19, l’opposition fait état de ce que dans plusieurs provinces, des CNIB établies par certains proches de l’opposition sont bloquées ; par contre, celles appartenant à ceux qui sont proches du MPP sont vite livrées. Face à cette situation, l’opposition politique dit lancer un appel à l’Office national d’identification (ONI) à prendre ses responsabilités. Dans le cas contraire, prévient le CFOP, des moyens seront déployés pour faire cesser cette distribution sélective de CINB.
Concernant la reprise des cours dans les établissements d’enseignement, le CFOP demande au gouvernement de situer l’opinion publique sur la situation des élèves dans les zones attaquées par des terroristes et des élèves vivant avec leurs parents déplacés internes.
Le secteur agricole a aussi retenu l’attention de l’opposition à l’occasion de sa conférence de ce 2 juin. En effet, le CFOP dit ne pas être convaincu quant à l’atteinte des objectifs fixés par le gouvernement dans ce secteur, au regard du fait que dans certaines zones, les paysans sont attaqués, expulsés de leur terre, voire dépouillés de leurs biens sans que le pouvoir en place réagisse. Déjà, l’opposition prédit un risque de famine sur le Burkina Faso.