L’ouverture de la 16e édition du Festival Ciné Droit Libre (CDL) a eu lieu le samedi 4 décembre 2021 à l’Institut Français de Ouagadougou. Cette édition se tient sous le thème « Quels futurs pour nos enfants?« . Plusieurs acteurs cinématographiques et artistiques étaient présents à cette ouverture. Le festival se tient du 4 au 12 décembre prochain.
Par Tatiana Kaboré
L’Institut français a ouvert ses portes à la 16e édition du Festival Ciné Droit Libre. Le top départ de ce grand rendez-vous cinématographiques au Burkina qui réunit les réalisateurs de films engagés à travers l’Afrique en vue de la projection et la diffusion de leurs productions a été donné par l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de la présente édition.
Il a affirmé que ce Festival est « absolument extraordinaire, les Africains qui croient en l’Afrique ont lancé un espace de discussion, de collaboration pour que les génies africains puissent se manifester on en a besoin« .
Pour lui, il y a mille et une raisons pour rendre les Africains pessimistes sur le futur et « de voir des africains comme mon frère Abdoulaye Diallo Coordonnateur général et tous ses compagnons de lutte, tous ces grands artistes musiciens, peintres et cinéastes venus offrir à l’Afrique, un tel plateau. Je pense qu’il faut que Ciné Droit Libre arrête d’être un des secrets les mieux gardés d’Afrique« .
Il a souhaité que le festival Ciné Droit Libre soit ouvert pour que les Africains sachent ce qui se passe à ce festival. « Que c’est grandiose et beau et cela nous donne une grande perspective sur le futur et le grand futur de l’Afrique« , a déclaré M. Gadio.
Sur le contenu de son discours il dit « Quand on nous demande vous parlez de quel futur pour nos enfants? » Et bien, le choix de réponse se trouve dans le thème que les organisateurs du Festival ont proposé, dira M. Gadio. » Je me dis d’habitude que les futurs qui s’offrent au peuple sont grosso modo deux types de futurs. Le futur catastrophique et le futur radieux, explique Cheick Tidiane Gadio
De l’avis du président de la 16e édition du festival Ciné Droit Libre, la ressource numéro un de l’Afrique, s’appelle sa jeunesse . « C’est avec cette jeunesse qu’on va construire et bâtir nos continents. Mais pour tout cela, il faut une vision, il faut des leaders qui exercent un véritable leadership sur ce continent qui sachent entraîner les foules, les leaders qui sont plus préoccupés du futur de l’Afrique que leurs propres citoyens. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Un des échecs les plus cuisants du continent Africain porte sur la question du leadership« .
« Je suis convaincu que malgré toutes les difficultés que nous avons aujourd’hui, je suis contre les Africains théoriciens du taux de croissance de 7%, de 20% en train de se gloser et de montrer que nous sommes le continent le plus avancé du monde ce n’est pas sérieux. Les populations africaines souffrent on n’a pas réglé l’agriculture, les gens ne mangent pas alors qu’on devrait être le grenier du monde, les enfants ne sont pas éduqués comme on le souhaite, la santé les infrastructures sanitaires une catastrophe un peu partout dans le continent. Donc, tout est à faire« , poursuit le Vice-président de l’Assemblée nationale du Sénégal.
Selon l’honorable Cheikh Tidiane Gadio, ce sont les femmes qui vont aider ce continent à se remettre sur pied. « D’abord, elle nous ont sauvé de l’exclavage, du génocide de l’exclavage, du génocide de la colonisation et les femmes africaines sont encore là debout. On prédisait que le peuple africain allait péricliter et disparaître. Les gens pensaient qu’on allait être réduit. Mais aujourd’hui, on est un milliard trois cent millions de braves africains debout, prêts à aller à l’assaut« .
Pour sa part, Abdoulaye Diallo, Coordonnateur du festival Ciné Droit Libre, rappelle que « nous vivons un présent difficile comme l’as dit Dr Gadio. Il y a une sauce qui est en train d’être préparée et l’odeur de cette sauce nous présage d’une sauce qui ne doit pas être bonne. Donc, on a intérêt à agir sur la sauce maintenant pour changer l’odeur pour qu’elle ait une bonne odeur afin de nous garantir un futur« ,conclut-il.
En ce qui concerne le thème de l’édition 2021 « Quels futurs pour nos enfants ?« , Abdoulaye Diallo estime avoir fait exprès de mettre « Futurs » au pluriel parce que « justement c’est une interrogation. Si c’était une affirmation on allait mettre « Futur » au singulier. On l’a mis au pluriel parce que pour nous, il est temps de réfléchir sur le futur de nos enfants parce que justement ça peut prendre une direction comme d’autres. On doit prendre conscience que l’heure est grave et qu’on a intérêt à se dire la vérité, à poser les vrais débats pour définir un futur parce que nous vivons une époque, nous vivons pour ce que vient après nous », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs rappelé que cette 16e édition est placée sous le signe du « don de vivres du soutien aux déplacés internes« . « Il faut savoir qu’ aujourd’hui, sur 100 burkinabè, 10 ne savent pas où dormir ou ne dorment pas chez eux. On doit se préoccuper de cette situation c’est pourquoi Ciné Droit Libre 2021 a décidé de lancer une campagne de don de vivres pour venir en aide aux déplacés internes ».
Il a invité à cet effet la population à se déplacer vers l’espace Gambidi à partir de mercredi, ainsi qu’au terrain de Newton, où se tiendra le village du festival pour faire le geste. « Donc à partir de Gambidi, chaque Burkinabè, chaque citoyen qui veut apporter son soutien, peut déjà venir avec des vivres pour donner au niveau de l’espace Gambidi.
La projection de film, les plateaux télé, des débats avec les parrains Alpha Blondy, Youssoupha se dérouleront sur le terrain de Newton.Là aussi, les burkinabè peuvent venir faire leurs dons« .
Plusieurs innovations ont été apportées à cette édition. Parmi ces innovations l’on note la campagne don de vivres, le forum des enfants, avec des enfants qui seront face aux ministres de la Sécurité, l’Éducation, de l’Environnement et de l’Habitat afin qu’ils viennent dire aux enfants ce qu’ils ont prévu pour ces enfants.
Aussi, le Ciné Droit Libre a décidé pour le concert de Youssoupha de faire le prix d’entrée sous forme de vivre « au lieu de payer de l’argent pour rentrer vous apporter qui un sac de riz, qui du savon, de l’huile, des pâtes, du lait, du sucre pour qu’on puisse les rassembler et aller donner aux déplacés internes » a précisé Abdoulaye Diallo.
Au cours de la cérémonie un hommage a été rendu au journaliste Amobé Mévégué et à l’ancien Président Ghanéen Jerry John Rawlings. La cérémonie d’ouverture s’est achevée avec la projection du film » MASSOUD » de Emmanuel Mbaidé Rotoubam (fiction BF/Tchad). Il a été suivi de débat avec le réalisateur et l’invité spécial, président de l’édition Dr Cheikh Tidiane Gadio ainsi que le public.