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Festival Alimenterre : Le ministre de l’Habitat promet des actions après le visionnage du film « la guerre des terres »

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La 1ere édition du Festival Alimenterre a refermé ses portes, samedi 27 mars 2021 avec la projection du film documentaire « La guerre des terres » du réalisateur Aziz Nikièma. Ce film dépeint le problème foncier dans la ville de Ouagadougou, précisément dans le quartier Nagrin et à Yagma. La projection du film suivie de débats, s’est déroulée en présence du ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville, Me Bénéwendé Sankara.

Par Etienne Doly

Le film documentaire « la guerre des terres » met en exergue le problème foncier dans sa globalité au Burkina. L’accaparement des terres par les promoteurs immobiliers et les agro businessmans. Le réalisateur du film documentaire s’est inspiré du problème foncier que vivent les populations de Nagrin et de Yagma. Avec le développement des sociétés immobilières, beaucoup de personnes sont déguerpies de leurs logements au profit de ces sociétés.

Certains propriétaires terriens qui ont passé plusieurs décennies sur leur sol ne sont pas à l’abri des promoteurs immobiliers. Ils sont chassés de leurs terres et affectés sur d’autres sites sans mesures d’accompagnement pour la construction de leurs nouveaux locaux. N’ayant pas les moyens pour les mettre en valeur, certains préfèrent revendre leurs lopins de terre pour se procurer de quoi survivre en espérant se trouver des moyens pour s’offrir une autre maison dans l’avenir.

Les populations pauvres sont les premières victimes de ces actes des promoteurs immobiliers en complicité avec certaines autorités communales. Elles sont donc obligées de vendre leurs vivres et animaux pour leur subsistance.  L’hivernage venu, ces populations laissées à leur sort sont confrontées aux inondations. Ces sans voix élisent alors domicile dans les écoles. « Où voulez-vous qu’on aille ? Au Mali ou au Togo ? », s’interroge un personnage du documentaire.

Le développement de l’agro business est aussi sujet à polémique entre petits exploitants et les agro businessmans. Les terres de ces petits exploitants sont vendues à leur insu aux agro businessmans. Les petits exploitants qui mènent une agriculture vivrière se retrouvent entre deux murs.

Au même moment, les grands exploitants eux, fructifient leurs affaires tandis que les pauvres paysans croupissent dans la faim et la misère. « Nous souffrons de l’absence de terres cultivables », relève un habitant de Yagma dans le film.

festival AlimenterreLes festivaliers qui ont suivi avec intérêt, la projection de ce film, ont salué les questions soulevées. Selon eux, cela démontre les dures réalités que vivent les populations au quotidien. « Quand on suit ce film, on est assez troublé de constater que le foncier constitue véritablement un problème au Burkina. Ce film dépeint les réalités que les populations vivent aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural », a indiqué Abdoulaye Traoré, responsable de l’ONG huile de paix.

Pour Thierry Nabyouré, lors des lotissements, les autorités doivent prendre en compte les besoins des producteurs agricoles et des autres secteurs d’activité comme les loisirs. « Il faut réfléchir au moment de faire des lotissements, il faut se dire qu’il y a une partie de la terre qu’il faut garder pour ceux qui vont cultiver, faire du loisir… ». Selon lui, il est nécessaire de penser aux premiers occupants des différents terrains lors des lotissements puisque ce sont eux qui entretenaient ces terres. « Quelqu’un qui vit, qui entretient une terre depuis 100 ans et on vient lui spolier cette terre. Que va-t-il faire ? », s’interroge-t-il.

Le ministre de l’habitat promet des actions après le visionnage du film « la guerre des terres »

Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Ville qui a pris part aux débats s’est senti interpellé par le problème abordé dans le film. « Le festival Alimenterre est un festival interpellateur. Je ne pouvais pas douter de la qualité des débats », a souligné Me Sankara.

Il a indiqué avoir déjà entrepris des actions dans son département pour résoudre le problème foncier. Il s’agit de la suspension du traitement des dossiers liés au foncier, de la revue de la loi RAF (réforme agraire et foncière) …. « Depuis le mois de février nous avons arrêté le traitement de tous les dossiers liés à la promotion immobilière », a laissé entendre Bénéwendé Sankara. À l’en croire, son département et 8 autres départements ministériels sont en train de mener des actions pour « proposer des mesures urgentes, conservatoires dans l’attente de pouvoir relire les différents textes liés au foncier », a-t-il indiqué.

Le ministère en charge de l’Habitat, travaille de sorte à ce que l’accès pour tous à un logement décent ne soit pas un leurre. Pour ce faire « Il faut simplement réorganiser le foncier et travailler à ce que le plus grand nombre puisse accéder à la terre ; Qu’il n’y ait plus d’accaparement des terres et que les terres cultivables soient protégées tout comme les zones de pâturage », a mentionné le ministre Sankara. Selon lui, la terre étant non extensible, il sied de prendre des mesures idoines qui s’adaptent à l’évolution de la population. « Il faut désormais des politiques qui intègrent cette dimension. C’est pourquoi il faut saluer et encourager l’aliment bio qui a été également l’objet de débats », a expliqué le ministre de l’Habitat.

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