Le Burkina, à l’instar des autres pays du monde, célèbre ce mercredi 26 juin 2024 la 37e Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogue à Ouagadougou. Elle est l’occasion pour sensibiliser sur les dangers des drogues illicites et renforcer les actions internationales contre ce fléau.
La Journée est placée sous le thème « La problématique de la prise en charge des troubles liés à la consommation des drogues au Burkina Faso ». Le Comité national de lutte contre la drogue (CNLD) en a profité pour lancer ses activités.
Selon Edgard Sié Sou, Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, le CNLD souhaite « susciter l’engagement et une synergie d’actions des acteurs en faveur d’une amélioration et d’une vulgarisation des possibilités de prise en charge des troubles liés à la consommation des drogues. »
À cet effet, M. Sou a révélé que « les services opérationnels ont saisi 317,757 tonnes de drogues » en 2023, illustrant ainsi l’ampleur du phénomène et l’engagement des autorités.
En termes de traitement, « 2 215 personnes ont été prises en charge, tandis que 75 personnes ont bénéficié de programmes de réinsertion sociale » en 2023. Les efforts de sensibilisation ont également touché 107 953 personnes au cours de la même année.
Ces données mettent en lumière l’importance des efforts continus pour lutter contre le trafic de drogue et ses effets dévastateurs dans la société.
Malgré ces efforts, les défis demeurent nombreux. M. Sou a reconnu que les troubles liés à la consommation
de substances psychoactives restent une préoccupation majeure. Il a pointé du doigt l’absence de centres spécialisés pour la prise en charge, la faiblesse des moyens financiers et l’insuffisance des ressources humaines comme des obstacles notables.
Dr Diane Somé, psychiatre addictologue, a expliqué que le manque de centres spécifiques pour la prise en charge des victimes de la drogue « conduit souvent les patients à consulter en psychiatrie ».
Elle a également souligné que les ressources humaines sont limitées et que les structures actuelles ne sont pas toujours adaptées aux besoins des consommateurs de drogues. « Les actions de prise en charge existent, mais les populations ne sont pas toujours informées et ignorent souvent ces initiatives », a-t-elle ajouté.
Elle a noté que bien que les consultations soient effectuées, elles ne fonctionnent pas pleinement en raison d’infrastructures parfois inadaptées à la prise en charge des consommateurs
Face à ces défis, le CNLD et les autorités burkinabè appellent à une plus grande mobilisation des acteurs concernés pour améliorer les conditions de prise en charge des personnes souffrant de troubles liés à la consommation de drogues.