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Appel à une Conférence nationale souveraine !

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Appel à une Conférence nationale souveraine !

Le Burkina Faso n’a pas besoin d’Assises nationales mais d’une Conférence Nationale Souveraine !

A quelques semaines de la fin programmée de la transition conduite par le MPSR II, au moment où le peuple attend un bilan franc sur le plan sécuritaire, humanitaire et financier, voilà qu’il il est surpris par un communiqué du ministère de la sécurité appelant à la tenue d’assises nationales qui ne durera que deux jours.

Acte étonnant face à l’ampleur de la problématique, amenant du coup à s’interroger sur les motivations réelles d’une convocation aussi précipitée qu’impréparée pour sceller le sort de toute une nation.

Aujourd’hui, nous faisons tous le constat d’une aggravation de la crise sécuritaire qui est du reste loin des attentes du peuple burkinabè notamment sur le plan de la reconquête du territoire.

Inversement, nous voyons de toute évidence l’explosion du nombre de personnes déplacées internes du fait de la désinstallation successives de villages et l’augmentation de perte en vie des nôtres, civiles comme militaires.

Le niveau avancé de la dégradation économique fait craindre un essoufflement de l’effort des citoyens soumis à une batterie de collectes et de taxes, dont le bilan financier n’est d’ailleurs toujours point à l’ordre du jour.

La crise a entamé sérieusement les fondements républicains, de l’Etat et de l’unité qu’il faudra vite rebâtir. Dans le même temps, de récurrentes brouilles diplomatiques accentuent chaque jour l’isolement du pays vis-à-vis de ses voisins et du reste du monde.

Ainsi pouvons-nous amèrement constater : lourd est le bilan de gestion de la Transition, la situation des burkinabè ne s’est point améliorée et la conduite du pays n’est point inscrit sur la bonne trajectoire, se trouvant par contre dans un état indescriptible et incertain.

C’est pourquoi, refusant de nier la réalité de cette crise socio-politique et par sursaut patriotique, cherchant dans les confins de notre humanisme, le Socle citoyen pour la libération (SOCL) se permet de faire comprendre en guise de conseil qu’aucune soif de pouvoir ne saurait obliger tout un peuple à se soumettre en brandissant la rhétorique de la peur, de la menace, du trafic d’influence avec ses lots de concussions, d’enlèvements, de séquestration. Dos au mur, le peuple n’aura d’autres choix que d’avancer pour prendre en main son destin.

Toujours est-il que pour éviter les répétitions fatidiques de l’histoire, la logique judicieuse commande d’éviter de générer la succession d’assises dont deux tenues en 2022 et la troisième récemment annoncée.

Remarquons d’ailleurs que ces instances avaient tous pour enjeu prioritaire la désignation de Présidents de transition, et qu’elles n’avaient aucunement penché, ni traiter les déterminants et fondements réels de la crise.

Et à chaque issue de ces précédentes assises, les résultats et situation du pays s’en trouvent plus amers ! Faits interpellant nos consciences collectives si elles sont sincèrement portées par l’intérêt supérieur du peuple longtemps méprisé, indiquant qu’il est nécessaire de trouver un autre cadre qualitatif et fédérateur approprié pour répondre à la dimension immense de la crise sécuritaire et nationale.

L’égoïsme politique devrait pouvoir se faire neutraliser dans le strict but de dénouer la crise politique et sécuritaire qui tend à conduire à tout prix notre pays dans l’impasse.

Dans cette quête, face au constat implacable de l’échec de la politique du forceps, il est plus que jamais temps de reconnaître que la situation actuelle du Burkina Faso, va au-delà d’une mise en scène sous une dénomination tendancieuse qui ne fera qu’empirer la division des filles et fils du pays.

  1. De cette considération et partant de ce qui a déjà été développé, il est nécessaire que le pouvoir de la Transition rassure, dans une démarche pédagogique de répétition à travers une déclaration publique, la classe politique et partant le peuple tout entier que l’échéance de la transition actuelle prend fin en juillet prochain comme cela est indiqué dans la charte.
  2. Cette déclaration qui marquera le point de départ d’une Conférence nationale souveraine entraînera de facto la dissolution des instances de la transition et la convocation immédiate de toutes les forces vives de la nation (Partis politiques, OSC, Syndicat, droits humains, autorités confessionnelle, religieuses et coutumières, représentants de l’armée, etc.).
  3. Sous l’impulsion d’un Directoire composé de personnes ressources et intègres qui sera mis en place par les forces vives, les travaux des assises tiendront sur un temps suffisant pour examiner les déterminants de la crise et les voies de solutions. Les débats s’axeront sur les grands fondements de la crise, les bases qu’un nouvel équilibre social et de l’unité nationale, en s’appuyant sur les éléments ci-après :
  • comment régler la crise sécuritaire et par quelle démarche stratégique tenant compte de la nature intérieur de la crise et de ses facteurs environnants ?
  • les axes de réformes essentielles pour remettre l’Etat sur pied suivant la refondation de ses bases, ses piliers institutionnelles et de ses valeurs,
  • Comment mettre le doigt et relancer les vrais sentiers de la reconstruction de l’unité nationale, y compris ceux de l’unité notre armée qui en a besoin, et, qui redonnera ainsi à notre pays une armée républicaine, opérationnelle et protectrice de notre territoire et des institutions.
  • Comment réchauffer et renforcer utilement les relations diplomatiques avec les autres pays, les institutions sous-régionales et les institutions internationales ?
  • Comment tourner la longue page politique, par quelle réconciliation et par quel consensus national ?
  1. A l’issue de la CNS, afin d’effectuer le retour à une vie constitutionnelle normale une transition de quelques mois souverainement adoptée va mettre en œuvre les conclusions de la conférence et déterminera l’organisation de l’élection présidentielle tout au plus 1 an après la conférence nationale souveraine.

Le consensus qui en sortira permettra au peuple Burkinabé dans son ensemble de déjouer les pronostics macabres sur son avenir en démontrant qu’il peut trouver en lui, sans coup férir et au-delà de ses contradictions internes, la force nécessaire pour résoudre politiquement ses différends pour une coexistence paisible et prospère.

Comme préalable et en guise de gage pour la sauvegarde de notre destin commun et en préalable à une rencontre des forces vives telle que déclinée plus haut, il est plus qu’impératif de procéder à la levée de la suspension des partis politiques, de libérer les personnes arbitrairement arrêtées ou enlevées, de respecter les décisions de justice en attente, de sacrifier au devoir de redevabilité par un bilan moral et financier détaillé de la transition, de procéder à la levée du blocus nocturne des ronds-points par des individus, etc.

Le SOCL reste convaincu que la solution anticipée au drame prévisible qui guette le Burkina Faso se trouve dans la convocation immédiate de cette Conférence Nationale Souveraine qui, tôt ou tard s’imposera à notre pays au regard de l’évolution de la situation et en considération de ce qu’est devenue la situation socio-politique dans beaucoup de pays d’Afrique et du monde. Or, comme il est de sagesse, mieux vaut une conférence nationale pour éviter le chao que des successions d’assises dans le chao et la désolation.

A ce titre et en tous les cas, le Conseil constitutionnel reste interpellé devant le peuple et devant l’histoire pour exercer pleinement son devoir d’ingratitude pour empêcher les éventuelles forfaitures contre la Nation burkinabé. Hier encore, on se souviendra des évènements qui ont découlé de la tentative de modification de l’article 37 de la constitution relative à la limitation du mandat présidentiel.

Nous voulons également ici, attirer l’attention des partis politiques dont les représentants siègent actuellement à l’ALT que le moment est loin des petits calculs d’occupation de sièges, mais qu’il s’agit de leur responsabilité immédiate qui est en jeu, tout comme ils l’avaient manquée lors de l’adoption de la dernière modification constitutionnelle aux pressentiments personnels et rétrogrades

Malgré certaines hostilités et la torpeur véhiculées, nous invitons vivement le monde universitaire et intellectuel du pays à quitter le silence inexplicable face à la grande problématique politique qui se pose à notre pays, à l’instar d’universitaires dont la contribution a fait changer la donne politique sénégalaise.

En considération de tout ce qui précède, le SOCL invite l’ensemble des acteurs à trouver la force nécessaire pour déclencher le processus et ouvrir ainsi les voies de l’espérance pour notre pays, si modeste, mais si fier devant l’histoire.

Fait à Ouagadougou le, 21 mai 2024

 Pour le cercle de réflexion du Socle citoyen pour la libération (SOCL)  

David MOYENGA, Président du SOCL

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