Le Burkina Faso veut renforcer la coopération au sein du G5 Sahel, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cela a été décidé en conseil des ministres du 14 septembre 2022.
Par Nicolas Bazié
L’Etat du Burkina Faso n’entend pas laisser le G5 Sahel «rendre l’âme». Il veut continuer la coopération. « Le Conseil a réaffirmé sa volonté de faire du G5 Sahel une organisation sous-régionale de coordination et de suivi de la coopération en matière de sécurité et de développement pour les pays membres», lit-on dans le compte rendu du conseil des ministres du 14 septembre.
Les autorités sont bien conscientes que « le fonctionnement du G5 Sahel a été impacté par le changement du contexte géopolitique et géostratégique dans la région du Sahel qui se traduit par une fragilisation de l’architecture du système sécuritaire».
Une situation qui nécessite selon elles, un réajustement des approches politiques et stratégiques, en privilégiant un soutien au renforcement des capacités opérationnelles des armées nationales.
Les ministres chargés du dossier ont été instruits à cet effet, de poursuivre les réflexions, en collaboration avec les autres Etats membres et partenaires du G5 Sahel, en vue du renforcement de cette coopération.
Il faut rappeler que c’est le diplomate burkinabè Eric Tiaré qui est le secrétaire exécutif du G5 Sahel depuis décembre 2021.
Retrait du Mali du G5 Sahel «une très mauvaise nouvelle»
En mai 2022, le Mali a décidé de se retirer de toutes les instances du G5 Sahel, y compris de la force conjointe, à la suite de divergences sur la présidence tournante à la tête de l’organisation sous-régionale.
Les réactions ne se sont pas faites attendre. «Nous regrettons ce retrait. Nous espérons que le Mali revienne sur la décision prise parce que la lutte contre le terrorisme est un combat qu’un pays ne peut pas faire seul, c’est ensemble. Nous allons encore nous rapprocher de nos frères maliens pour qu’ils reviennent dans le G5 Sahel», avait indiqué en juillet 2022, le président du Tchad, Mahamat Idriss Déby.
Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Borita a aussi regretté, le 28 mai dernier, lors d’un sommet de l’Union africaine, la décision du Mali de se retirer de l’organisation. L’annonce selon lui était une « très mauvaise nouvelle».
Joseph Borrell, Haut représentant de l’Union européenne, indiquait le 16 mai, que l’UE ne peut que s’inquiéter davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations, au Mali et dans la sous-région.
Le président nigérien Mohamed Bazoum n’a pas mâché ses mots. Dernièrement,il a déclaré à la presse que le G5 Sahel a du « plomb dans l’aile».
Le président burkinabè Paul Henri Damiba tente de son mieux pour faire revenir le Mali. Mais rien n’est évident.
Le G5 Sahel est une organisation sous-régionale créée en 2014 par le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie. Tous ces pays touchés par le terrorisme, ont jugé utile de créer cette force conjointe, pour mieux combattre le phénomène.
