Les chefs d’Etats de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu un sommet extraordinaire sur la situation politique, la paix et la sécurité dans la région le 24 février 2024 à Abuja. A l’occasion, ils ont énoncé les conséquences du retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de l’institution sous régionale. C’est du moins, ce qui ressort de leur communiqué final.
Par Prisca Konkobo
« Le retrait aura des incidences sur la coopération en matière de sécurité, d’échange de renseignements et de participation aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment l’initiative d’Accra et les activités de la force multinationale mixte » se désole la CEDEAO dans son communiqué ayant sanctionné les travaux du sommet extraordinaire tenu à Abuja le 24 février 2024.
L’arrêt des projets et programmes de la CEDEAO, au Burkina Faso, Mali et au Niger, qui se chiffrent à plus de « 500 millions de dollars, soit près de 302 milliards FCFA » est aussi une conséquence du retrait des trois pays, lit-on par ailleurs dans le même communiqué.
En outre, au niveau institutionnel, les Chefs d’État de l’organisation sous régionale évoquent, dans le même ordre d’idée la fermeture de quatre agences nationales au Burkina Faso, de deux organismes régionaux au Mali et d’un bureau régional au Niger.
La sécurité de l’emploi de 130 membres du personnel de la CEDEAO, dont 77 du Burkina Faso, 23 du Mali et 32 du Niger est aussi en jeu.
Autre conséquence: Les citoyens des Etats membres devront se munir d’un visa « pour voyager dans la région ». « Ils cesseront d’utiliser le passeport, la carte d’identité nationale biométrique de la CEDEAO et l’assurance automobile carte brune de la CEDEAO à l’échelle de la région », prévient l’instance sous-régionale.
Toutefois, dans le communiqué, les Chefs d’État de la CEDEAO ont rappelé les efforts qui ont été fournis à l’endroit de ces pays de l’AES à savoir l’octroi d’une enveloppe de 100 millions de dollars des Etats-Unis soit 60,5 milliards de FCFA, mobilisés par l’UEMOA au titre du plan d’action de la CEDEAO contre le terrorisme, aux trois pays de l’AES.
Selon la CEDEAO, « d’autres montants ont été alloués (7,5 millions de dollars soit plus de 4,5 milliards FCFA) en vue de l’acquisition d’équipements destinés à les aider à lutter contre le terrorisme».
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, par communiqué conjoint, leur intention de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le 28 janvier dernier.
Selon ces pays, l’instance sous régionale « s’est éloignée des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme». Ils ont également soutenu ne pas avoir reçu l’assistance de la CEDEAO dans leur lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité.