Le Président de la République de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a reçu en audience l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, le mardi 27 juillet 2021, au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Deux grandes figures de la crise postélectorale de 2010-2011, ils se sont faits des accolades devant les caméras du monde. Les jalons d’une réconciliation nationale et entre acteurs politiques posés.
Par Frank Pougbila
La période du 28 novembre 2010 au 4 avril 2011 restera gravée dans la tête de bon nombre d’Ivoiriens. Pour des présumées fraudes électorales, le pays baignera dans le sang. Deux camps en opposition. Celui de Alassane Ouattara, candidat du RDR contre le camp du Président sortant, Laurent Gbagbo, candidat de la majorité présidentielle, la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP). Une crise qui a fait plus de 3000 morts.
Laurent Gbagbo séjournera 10 ans à la Haye. Il sera acquitté après un marathon judiciaire devant la Cour pénale internationale. Retourné en héros dans la terre qui l’a vu naitre et qu’il a gouverné, le 17 juin 2021, l’ancien Président Gbagbo est reçu en audience au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau par le chef de l’Etat, Alassane Ouattara. C’était, le 27 juillet 2021.
Une date historique pour la Côte d’Ivoire et pour le monde de la politique. Qui aurait cru ? Des « ennemis politiques » se sont embrassés. Puis à Ouattara de dire « je suis content de te voir ». Se tenant les mains et les sourires aux lèvres, les deux hommes politiques se sont prêtés à l’exercice des photojournalistes pour des images avant de s’éclipser au palais.
A leur sortie d’audience, l’actuel Président a confié à la presse qu’il y a eu des divergences entre lui et son prédécesseur mais ils laissent cela derrière eux. Pour lui, le plus important c’est la paix en Côte d’Ivoire. Pour lui, il faut œuvrer pour la quiétude dans le pays. « Laurent est mon jeune frère et mon ami », a laissé entendre Ouattara. Il ajoute en ces termes : « Nous devrons œuvrer pour la réconciliation nationale. Nous devons travailler à construire ce pays (ndlr : La Côte d’Ivoire) ».
De son côté, Laurent Gbagbo a dit qu’ils ont parlé de façon fraternelle et amicale. Il informe qu’ils ont parlé de la Côte d’Ivoire qui doit aller de l’avant, qui doit se parler et discuter sans oublier les prisonniers arrêtés lors de la crise de 2010-2011. « J’ai demandé au Président Alassane Ouattara de faire un geste en faveur des prisonniers politiques. Il en a les moyens. C’est lui qui juge l’opportunité. C’est lui le chef de l’Etat. », résume Gbagbo.
