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À six mois de la présidentielle ivoirienne prévue en octobre 2025, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) se met en ordre de bataille. Ce mercredi 16 avril 2025, le parti a organisé sa convention élective éclatée pour désigner son candidat. Sans surprise, c’est Tidjane Thiam, président du parti et ancien banquier international, qui a été officiellement investi.

 

Organisée ce mercredi 16 avril 2025, la convention élective éclatée du PDCI-RDA s’est tenue à travers l’ensemble du territoire national ainsi que dans la diaspora.

Elle a mobilisé 5 600 électeurs potentiels, issus des différentes instances du parti : vice-présidents, secrétaires exécutifs, membres du Comité de sages, du Bureau politique, délégués communaux et départementaux, ainsi que les secrétaires généraux de sections à jour de leur cotisation.

Au total, 45 bureaux de vote ont été déployés à travers les 376 délégations du parti en Côte d’Ivoire, tandis que six autres bureaux ont été ouverts dans la diaspora, afin de permettre à tous les électeurs de prendre part au vote dans un cadre largement décentralisé.

Candidat unique à cette convention, Tidjane Thiam avait déjà été choisi lors du Congrès extraordinaire de décembre 2023, une décision ensuite validée par le Bureau politique. Ce nouveau passage devant les urnes renforce sa légitimité et officialise sa candidature au nom du plus ancien parti politique de Côte d’Ivoire, fondé par Félix Houphouët-Boigny.

 

Pour Tidjane Thiam, cette investiture constitue un jalon important dans sa conquête du pouvoir, après avoir renoncé à sa nationalité française, condition préalable à sa candidature selon la Constitution ivoirienne, et obtenu son inscription provisoire sur la liste électorale.

Mais derrière cette victoire en apparence sans encombre, des tensions subsistent au sein du PDCI-RDA.

La désignation de Thiam continue d’être contestée par une frange du parti, notamment Jean-Louis Billon, cadre influent et ancien ministre, qui affiche ouvertement son ambition présidentielle.

Il n’a pas exclu de se présenter en indépendant, en marge de la décision du parti.

Autre front de contestation : une action en justice intentée par Valérie Yapo, militante du parti, qui remet en cause l’élection de Tidjane Thiam à la présidence du PDCI lors du Congrès de 2023.

Une affaire qui avait provoqué la colère d’une partie des militants, dont certains députés venus manifester devant le tribunal, avant d’être stoppés par les forces de l’ordre.

Des obstacles judiciaires en suspens

Sur le plan juridique, Tidjane Thiam n’est pas encore tiré d’affaire. Si la justice s’est déclarée incompétente pour trancher sur sa légitimité à la tête du parti, un autre dossier reste ouvert : sa nationalité ivoirienne.

En effet, le Tribunal de première instance d’Abidjan a récemment refusé de lui délivrer un certificat de nationalité, au motif qu’un contentieux est en cours concernant sa citoyenneté. La procédure est suspendue jusqu’au règlement de ce litige.

Cette situation pourrait fragiliser la candidature de Tidjane Thiam, à quelques mois seulement de la présidentielle. Dans un contexte où la bataille électorale s’annonce rude, ces zones d’ombre pourraient être exploitées par ses adversaires politiques pour tenter de l’écarter de la course.

Malgré les vents contraires, la direction du PDCI-RDA appelle à la mobilisation. Jean Marc Yacé, Vice-président du parti et Secrétaire exécutif en charge de la coordination, a lancé un appel fort sur sa page Facebook :« Son leadership, sa vision et son intégrité sont les atouts dont la Côte d’Ivoire a besoin pour relever les défis à venir. Ensemble, donnons-lui mandat pour porter haut les couleurs du PDCI-RDA à la présidentielle d’octobre 2025. Mobilisons-nous, votons Thiam pour le renouveau, pour la victoire ! »

Entre dissensions internes, procédures judiciaires et pression du calendrier électoral, Tidjane Thiam fait face à un immense chantier.

Il lui reste désormais peu de temps pour rassembler son parti, convaincre les sceptiques et sécuriser juridiquement sa candidature. Car le compte à rebours est lancé, et à six mois de la présidentielle d’octobre 2025, le chemin vers le Palais de Cocody reste encore parsemé d’embûches.

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