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Coton au Burkina : La difficile reconquête de la première place de producteur en Afrique 

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La production de coton au Burkina Faso continue de baisser depuis que le pays a perdu sa place de premier producteur en Afrique en 2019. Pour la présente campagne 2022-2023, ce sont 482 585 tonnes qui sont attendus, soit une baisse de 7% par rapport à la campagne précédente. 

Par Daouda Kiekieta 

Le Burkina Faso continue de s’éloigner de son objectif de reconquérir sa place de premier pays producteur de coton d’Afrique de 2019. En effet, depuis cette date, les récoltes sont en deçà des prévisions des diverses campagnes.

Pour la campagne cotonnière 2022-2023, par exemple, ce sont 482 585 tonnes (T) de coton graine qui sont attendues sur une prévision de 700 000 T.

Ce résultat affiche une baisse de 7% par rapport à celui de la campagne précédente avait indiqué M. Serge Poda, Ministre du Développement industriel, du Commerce, de l’Artisanat et des Petites et Moyennes entreprises, à l’issue du conseil des ministres du 18 janvier 2023.

Selon M. Poda, cette révision à la baisse s’explique par la chute de 10% du rendement moyen à 781 kg par hectare, et cela en dépit d’une croissance de 4% de la superficie emblavée de 617 607 hectares.

Malgré les efforts, la reconquête de la première place se fait toujours attendre 

Après avoir été longtemps premier producteur de coton en Afrique, le Burkina Faso tente difficilement, depuis 2019, de retrouver son rang. Il occupe désormais la 4e place derrière le Mali (leader), le Bénin (2e) et la Côte d’Ivoire (3e).

Il s’agit de la quatrième année consécutive où le pays ne parvient pas à atteindre la barre des 500 000 T d’or blanc.

En 2016, le pays avait décidé de revenir à la culture conventionnelle de coton et de soutenir une filière de coton bio, après une expérience avec le coton génétiquement modifié dit coton « bt » soutenue par la firme américaine Monsanto.

Cette baisse consécutive a, paradoxalement, coïncidé avec l’abandon du coton OGM et, surtout, le déclenchement de la crise sécuritaire liée au terrorisme.

En effet, le coton génétiquement modifié « Bt »était perçu comme la solution idéale pour lutter contre le ver et la mouche blanche qui détruisent les plantes.

Le coton conventionnel, qui concentre une qualité nettement supérieure, requiert six traitements par campagne quand le coton « Bt » n’en demande que deux, selon certains chercheurs.

Depuis lors, le Gouvernement burkinabè multiplie les efforts pour booster la production cotonnière et espérer reconquérir sa place de leader d’antan.

Le 22 mai 2019, dans la perspective d’une relance durable de la production cotonnière, le Conseil des ministres avait marqué son accord pour l’octroi d’une subvention de plus de 11, 3 milliards de F.CFA destinée à l’apurement des impayés internes des producteurs au titre des campagnes 2017-2018 et 2018-2019.

Une subvention de plus de 2,3 milliards de F.CFA avait été accordée aux sociétés cotonnières afin de porter le prix de cession des insecticides de spécialités de 7 800 F. CFA à 7 000 F. CFA.

Lors de la campagne agricole 2022-2023, l’Exécutif burkinabè avait également débloqué une enveloppe de près de 73 milliards F.CFA pour subventionner les intrants (engrais et insecticides).

Outre cet accompagnement financier, l’année dernière le Gouvernement avait déclaré vouloir engager des  « concertations urgentes afin de délivrer une dérogation pour l’utilisation des produits identifiés (GRACIA 10 EC, JACOBIA et Flonicamide 050 WG) afin de lutter contre les jassides pendant la prochaine campagne 2023-2024. » Les jassides sont des insectes parasites du coton qui provoquent un jaunissement des feuilles.

L’insécurité liée au terrorisme a poussé des milliers de personnes à abandonner leurs champs.

Le Burkina avait ainsi perdu 384 702 ha de superficies cultivables lors de la campagne agricole 2021-2022, du fait de l’insécurité, selon le Premier ministre d’alors, M. Albert Ouédraogo qui avait présidé, en juillet 2022, la session ordinaire du Comité national de pilotage des pôles de croissance (CNPPC).

Lire aussi: Production cotonnière au Burkina: « On est dans un cercle infernal où les producteurs sont liés par la caution solidaire» Bassiaka Dao.

www.libreinfo.net 

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