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Coup d'Etat au Burkina
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La situation confuse qui planait depuis la matinée du 23 janvier 2022 au Burkina Faso vient de connaître une évolution. En effet, il s’agit finalement d’un coup d’Etat militaire. L’annonce a été faite sur les antennes de la télévision nationale le lundi 24 janvier 2022. Un communiqué lu par le Capitaine Kader Ouédraogo, sous les mentions du Mouvement Patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) avec à sa tête, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba. Mais que pensent les Ouagalais de cette situation ? 

Par André-Martin Bado

Des militaires en uniforme ont annoncé lundi 24 janvier 2022 à la télévision nationale avoir pris le pouvoir au Burkina Faso. À leur tête, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba.

Pour certains citoyens, ce coup d’État est le bienvenu et salvateur dans cette situation sécuritaire dégradante. C’est ce que pense Viviane Nikiema. Elle dit ne pas soutenir les coups d’État, mais « si la junte est là pour lutter contre le terrorisme , elle aura le soutien de la population. Nous voulons la paix et la stabilité dans le pays ».

Jean Tapsoba trouve que la prise du pouvoir par les militaires est comme «un coup de grâce pour la population. Nous souffrons tellement avec les attaques terroristes, nos forces de défense sont trop tombées au front.» Donc pour lui, si l’Armée a pris le pouvoir, la population ne peut que les soutenir. Il souhaite que le nouvel homme fort du pays soit «celui qui va rassembler tous les burkinabè . Pour qu’ensemble, on puisse lutter contre le terrorisme.»

En ce qui concerne la durée de la transition, M. Nikiema pense qu’il faut donner le temps à la junte pour rétablir l’intégrité du territoire burkinabè.

Pour Moumouni Kinda, les putschistes auront toujours le soutien de la population s’ils sont là pour rétablir la paix et la réconciliation. En ce qui concerne la restauration, Moumouni Kinda souhaite que la junte  libère les prisonniers politiques et fasse venir les exilés pour qu’ensemble, l’on construise le pays. « Nous souhaitons qu’ils fassent revenir  Blaise Compaoré , François Compaoré, Issac Zida et libère les Dienderé pour qu’ensemble, on puisse lutter contre le terrorisme. Le Burkina à besoin de tous ces fils et filles.»

La population met en garde le MPSR

Kassoum Bagagnan, explique que si la population a cautionné le putsch qui a renversé le Président Roch Kaboré, c’est parce que les aspirations du peuple n’étaient pas prises en compte. 

« Nous sommes restés indifférents parce que le Président n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Ce n’est pas que nous soutenons les coups d’État, mais c’est parce qu’à quelque part, on voulait un changement. Vous avez vu en 2015, la population est sortie pour faire échouer le putsch du général Diendéré. Donc vous convenez avec moi que si cette fois-ci la population a laissé faire, c’est parce qu’elle attendait véritablement que les choses bougent surtout du côté sécuritaire.

Il met en garde les putschistes. Pour lui, lorsque les militaires ont parlé de restauration, il espère que ce n’est pas pour faire revenir l’ancien régime Compaoré.« Si la restauration consiste à faire revenir les anciens dignitaires en conflit avec la loi, tel que faire revenir Blaise Compaoré, François Compaoré et autres sans qu’ils ne soient jugés, ou libérer le général Dienderé, nous disons non. Pour ça, nous les attendons au tournant, nous allons sortir comme en 2014. Nous n’allons pas tolérer cela ».

Quant à Germain Kouda , il dit qu’il n’a pas voulu ce coup de force.« Moi personnellement, je n’ai pas voulu que ce régime-là finisse par un coup d’État.»

Kouda souhaite que les militaires viennent régler réellement le problème de l’insécurité. Maintenant, ils ont tout entre leurs mains pour gérer la situation sécuritaire comme ils le souhaiteraient. Ils auront moins d’excuses si les choses restent telles, c’est-à-dire comme avant. Si les choses ne changent pas, « nous allons sortir manifester .», prévient-il

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