Le Burkina Faso a été épargné de nouvelles sanctions lors du sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le jeudi 3 février 2022. L’instance sous-régionale a recommandé au nouvel homme fort de Ouagadougou de donner un « chronogramme assez raisonnable de sortie de crise pour aller aux élections ».
Par Tatiana Kaboré
La Cédéao, après avoir dépêché une mission diplomatique au Burkina Faso le lundi 31 janvier 2022, s’est réunie afin de s’imprégner du rapport de ses émissaires. Suite au coup d’État militaire du 24 janvier dernier, les Chefs d’Etats ont fait plusieurs recommandations sans pour autant sanctionner le pays.
L’instance sous régionale a en effet, noté la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays. Pour l’organisation, cette situation requiert un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin que des solutions efficaces soient trouvées. Tout en condamnant le coup d’État, une fois de plus, elle a exprimé sa préoccupation face au maintien en détention du Président Roch Kaboré. Sous peine de sanctions, l’organisation a exigé « la libération sans condition » du Président déchu.
Outre cela, la Cédéao a réaffirmé la suspension du pays de toutes les institutions jusqu’au retour de l’ordre constitutionnel. Elle appelle les autorités « à mettre en place les organes de la transition et adopter un calendrier électoral tout en favorisant le retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement possible« , a-t-elle souhaité.
En somme, la conférence des chefs d’Etats a instruit les commissions de la Cédéao à maintenir le contact avec les autorités actuelles à travers la mise en place de mécanismes de suivi auxquels seront associées l’Union Africaine et les Nations-Unies afin d’accompagner la transition.
En rappel, le 27 janvier 2022 le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), Paul-Henri Damiba dans son discours à la nation avait souhaité que l’organisation sous régionale puisse « accompagner » le Burkina Faso déjà « éprouvé par la dégradation de la situation sécuritaire« .