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Mahamadi Lamine Koanda, surnommé Petit supporter
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Au lendemain du sacre de l’Etoile finale de Ouagadougou (EFO) qui a remporté pour la 15e fois la Coupe du Faso en football, Mahamadi Lamine Koanda, surnommé Petit supporter, livre sa vision sur la nouvelle dynamique à insuffler à la nouvelle Fédération burkinabè de football (FBF). Au cours d’un entretien avec Libre info, Petit supporter a accepté, sans langue de bois, de donner son avis sur la vie de l’équipe nationale de football les Etalons, et surtout ce qu’il faut faire pour le nouveau président de la FBF. L’entretien a eu lieu le 17 juillet, dernière jour de dépôt des dossiers de candidature pour l’élection du futur président de la FBF.

Propos recueillis par Issoufou Ouédraogo  

Libre info : Comment voyez-vous l’équipe nationale aujourd’hui ?

Mahamadi Lamine Kouanda : L’équipe nationale aujourd’hui a des joueurs talentueux mais ils sont moins engagés.

Nous avons des jeunes qui ont fait des écoles de football et d’autres qui ont joué dans les quartiers. Ils sont doués, ils ont des connaissances au-delà de l’Afrique. Par exemple, Faisal Tapsoba est un défenseur de classe mondiale.

Ils ne sont pas nombreux les joueurs des Etalons qui ont le patriotisme dans le sang, quand ils jouent pour les couleurs nationales. 

C’est le hic de notre équipe nationale. Les dirigeants aussi du football actuellement ne sont pas à la hauteur de la tâche. Ce qui fait que n’importe qui est autorisé dans la gestion de l’équipe nationale. L’équipe nationale doit être sacrée.

Quand les autorités du Burkina remettent les couleurs du pays au capitaine de l’équipe nationale pour une phase finale de Coupe d’Afrique ou un tournoi régional, on ne doit plus agir comme si on défend ses intérêts personnels.            

Libre info : Le 31 août 2024 c’est l’élection du prochain président de la Fédé burkinabè de football (FBF). Quel est, selon vous, le portrait-robot du nouveau président de la FBF ?

Mahamadi Lamine Kouanda : Pour moi, celui qui aura la gestion de cette fédération doit avoir certaines qualités. Il doit être un homme engagé sur le plan civil, il ne doit pas avoir quelque chose à se reprocher.

Il doit être un homme honnête, il ne doit pas avoir de casseroles. C’est très important parce que s’il traine des casseroles, il ne pourra pas diriger à l’aise.

Il doit aussi vivre le monde footballistique au moins 5 à 10 ans et avoir au moins dirigé un club de football de première division minimum 5 ans ou de deuxième division 10 ans. 

Il doit s’auto-suffire lui-même financièrement pour pouvoir accompagner les autres avants même l’accompagnement de l’Etat et des institutions comme la Confédération africaine de football (CAF) et de la Fédération internationale de football association (FIFA).

Avant l’accompagnement de ces intuitions, un président doit être capable de résoudre un problème de 5 à 10 millions de FCFA lui-même. S’il ne peut pas faire cela, ce n’est pas la peine que la personne cherche à être président de la Fédération. 

Il s’agit des managers qui ont, par exemple, l’expérience de ceux qui dirigent des clubs comme le colonel Yacouba Ouédraogo, Rahimo et Adamo Traoré.

Eux, par exemple, ont l’expérience de la gestion de clubs privés. Ce sont des dirigeants qui ont créé des écoles, qui sont dans le privé et qui jouent au championnat national.                                

Libre info : Il y a le candidat de l’USFA, le colonel major à la retraite Oumarou Sawadogo, qui dit être le candidat du consensus. A votre avis, faut-il privilégier le consensus ou les élections ?

Mahamadi Lamine Kouanda : La Fédération nationale de football dans l’histoire du pays n’a jamais connu de consensus. Quand j’ai commencé à l’Etoile filante de Ouagadougou dans les années 1965, j’ai connu un dirigeant de ce club, Adrien Ouoba.

L’histoire ne ment pas. Le tout premier président par délégation du Burkina de la Fédération burkinabè de football, ce sont deux personnes qui se sont remplacé constamment. Il s’agit de Amidou Thiombano, fondateur du Parti africain de l’indépendance (PAI). 

Le football est apolitique. Je connais personnellement le colonel Oumarou Sawadogo sur le plan familial et on peut dire que c’est mon petit frère parce que son grand frère, qui est avocat, est mon petit frère.

Si mon avis comptait, j’aurais voulu Oumarou Sawadogo à un autre poste surtout que les gens disent qu’il est recommandé par ceux d’en haut. Si c’est vrai, qu’on lui trouve un autre post en haut afin qu’il apporte son expérience. 

J’estime que le temps est tellement court aujourd’hui pour en faire un bon président de la Fédération. Je n’ai pas dit qu’il n’est pas bon, mais le temps est vraiment court, car le vrai problème aujourd’hui, il ne fallait pas que ce soit le président sortant Lazare Banssé qui annonce sa candidature. Le président Banssé est controversé. 

Le candidat Ali Guissou est le président dont notre Fédération a besoin actuellement. Je demande au Président du Faso de ne pas se laisser tromper par des gens qui ont perdu leur crédibilité. 

Libre info : Quels devraient être les défis du prochain président de la FBF ?

Mahamadi Lamine Kouanda : D’abord, une élection démocratique, transparente et libre. C’est important. Deuxièmement, il faut que celui qui va prendre la Fédération puisse nous amener la Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Si chacun joue son rôle, moi-même je m’engage à m’impliquer pour que le trophée de la Coupe d’Afrique atterrisse au Burkina.

Chaque fois, l’équipe va loin mais chaque fois, il y a division. Au ministère des sports comme dans d’autres structures, il y a des gens qui sont là pour leurs propres intérêts et non pour le football et ce sont eux qui mélangent les gens.           

Libre info : Qu’est-ce qu’il faut faire pour réunir les Burkinabè autour de leur équipe nationale ?

Mahamadi Lamine Kouanda : Il faut que le président soit en dehors de certaines choses. Aujourd’hui, on peut ne pas aimer Ali Guissou dans son management de l’équipe de la Douane et de son club, Real du Faso.

Je suis convaincu que si on organise des élections libres et transparentes et que le meilleur gagne, je jure au nom de Dieu qu’à la prochaine CAN au Maroc, on revient avec le trophée pour le présenter au Président du Faso.

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