Une délégation de la CEDEAO conduite par la présidente du conseil des ministres de l’organisation, Shirley Ayorkor Botchwey a été reçue à Ouagadougou, le 17 mars 2022 par le président du Faso, Paul-Henri Damiba. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la transition. Il en ressort que la CEDEAO est disposée à accompagner le Burkina Faso. Si cela est peut-être une faveur, le Mali et la Guinée aussi auront sans doute les yeux braqués sur cette organisation sous-régionale.
Par Yasmine Niaoné (Stagiaire)
La CEDEAO entend apporter son soutien au Burkina Faso dans la mise en œuvre de la transition. C’est ce qui ressort des échanges entre les nouvelles autorités et des envoyés spéciaux.
Dans les échanges, le chef de l’État burkinabè a tenu à expliquer pourquoi la transition doit durer 3 ans. « Le président Damiba a donné des réponses que nous allons transmettre à la conférence des chefs d’États et de gouvernements de la CEDEAO », a indiqué la présidente du conseil des ministres de l’organisation Shirley Ayorkor Botchwey . Les raisons avancées sont notamment la lutte contre le terrorisme et la résolution de la crise humanitaire. Des raisons qui semblent convaincre les missi dominici de la CEDEAO.
La délégation n’a pas manqué d’affirmer le soutien de l’organisation sous-régionale et sa disposition à accompagner le Burkina Faso dans cette transition. « Ce qui affecte le Burkina Faso nous nous affecte tous. Et ce n’est pas dans ces moments difficiles que la CEDEAO va abandonner le Burkina Faso », a déclaré Mme Shirley Ayorkor Botchwey et ce, nonobstant que le pays soit suspendu des instances de cette organisation .
Le Burkina Faso va peut-être bénéficier de la clémence de la CEDEAO, même si la transition durera 3 ans. Cependant, retenons qu’il y a eu un coup d’État aussi au Mali où, la CEDEAO a rejeté le calendrier de transition proposé par les militaires (5 ans de transition), avec pour justification la persistance des attaques djihadistes. Des mesures « très dures » d’ordre économiques ont été donc prises à l’encontre du pays.
Mais à la veille de la visite de Goodluck Jonathan à Bamako le jeudi 17 mars, le président Sénégalais Macky Sall avait annoncé vouloir reprendre le dialogue avec les autorités maliennes, pour une solution négociée.
En plus, en Guinée Conakry, le président Alpha Condé s’est vu être renversé par le colonel Mamadi Doumbouya en septembre 2021. Là encore, la CEDEAO a haussé le ton, invitant les nouvelles autorités à organiser des élections dans de brefs délais. Mais depuis, arrêter une durée fixe de la transition semble être la croix et la bannière, et la CEDEAO n’a visiblement pas de ton ferme.
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