La compagnie pétrolière « April-Oil Burkina SA », en collaboration avec l’association ‘’SOS Sang’’, a lancé une opération de collecte de sang au profit du Centre national de transfusion sanguine (CNTS). C’était le 1er mai 2020 à Ouagadougou. A l’occasion, l’objectif d’au moins 200 poches de sang a été annoncé pour sanctionner la fin de l’opération. Et ce, pour réduire les conséquences du Covid-19 sur le CNTS qui a perdu 70% de ses capacités de collecte de sang depuis l’apparition de la pandémie au Burkina Faso.
Par Siébou Kansié
A travers cette opération, la compagnie pétrolière « April Oil » entend répondre à la fois à l’appel de la Direction générale du CNTS au renforcement de ses capacités en produits sanguins et à l’appel du président du Faso à la solidarité pour faire face aux conséquences du Covid-19. Pour se donner les moyens de mieux la réussir, la compagnie pétrolière a transformé quatre de ses stations-services à Ouagadougou en site de collecte de sang. C’est ainsi qu’en plus du site du quartier 1200 logements où l’opération a été officiellement lancée, la collecte de sang a lieu dans les stations-services « April Oil » à Gounghin, à Kalgondin et à Ouaga 2000.
Sur tous ces sites, le personnel et les clients de la compagnie, les donneurs habituels réunis au sein de l’association « SOS Sang », et toutes autres personnes sont invités à faire le don de sang. C’est du moins, ce qu’explique la représentante du Président Directeur général (PDG) de « April-Oil SA Burkina », Christelle Zango, en ces termes : « Nous avons initié cette opération dans le but de permettre à tout un chacun de pouvoir donner son sang afin de sauver des vies. Puisque les clients se déportent beaucoup dans nos stations-services pour se ravitailler en carburant, en lubrifiant dans nos shops, nous avons dit, pourquoi ne pas faire cette initiative pour permettre en même temps aux gens qui viennent se servir en carburant, de pouvoir sauver une vie pour cette journée ? ». A terme, précise Mme Zango, « Nous prévoyons au minimum 200 poches ».
« … je suis venu directement donner mon sang »
L’affluence observée ce 1er mai pour l’opération offre de se convaincre de l’atteinte de cet objectif. Parmi les donneurs du jour, Jean de Dieu Banhoro, un particulier. Après s’être lavé les mains, il se dirige vers des agents de santé assis sous une tente dressée. Là, il récupère une fiche de renseignement. Et à la suite d’un contrôle d’usage effectué sur lui par une autre équipe sanitaire, il se présente à l’équipe opérationnelle pour le prélèvement.
À l’issue du prélèvement, M. Banhoro fait un témoignage : « C’est un acte que je pose depuis longtemps. Je suis à plus de vingt-six dons. J’ai été motivé parce que j’ai perdu une de mes nièces par manque de sang à Tougan. Depuis ce jour, je me suis dit que tant que ma santé me permet de donner mon sang, je le ferai à chaque occasion que j’aurai. Je n’appartiens à aucune association de donneurs de sang. C’est volontairement que je le fais. Ce matin, je suis venu voir mon parent cordonnier juste à côté et j’ai vu un attroupement. Quand j’ai cherché à comprendre, on m’a dit que c’est le service de transfusion sanguine. Et je suis venu directement donner mon sang ». Comme à tous les donneurs, M. Banhoro est réparti avec un tee-shirt et un cache-nez.
Une approche fructueuse, selon la DG du CNTS
Présente pour féliciter et encourager la compagnie pétrolière, la Directrice générale du CNTS, Alice Kiba Koumaré, a révélé la perte par ses services de 70% des sites de collecte mobile du liquide précieux depuis l’apparition du Covid-19 dans notre pays. Ce qui, selon elle témoigne de ce que le Burkinabè n’a pas encore intégré le don de sang dans son quotidien de sorte s’y consacrer avec régularité.
En la démarche de la compagnie pétrolière, Mme Koumaré a dit voir une approche fructueuse. Selon elle en effet, en faisant en sorte que les équipes de collecte soient plus proches des populations, cela offre plus de chance d’avoir des poches de sang.
Cette approche, Mme Koumaré, inquiète au départ, se laisse aussi convaincre par son efficacité en confiant : « Vous avez certainement vu que notre prévision a été dépassée. On se demandait est-ce que vraiment ça allait marcher. Mais nous avons largement dépassé les prévisions et nous nous activons à amener le nécessaire pour continuer la collecte. Les prévisions étaient autour de trente poches mais vous avez vu qu’actuellement, si on a moins gagné ici, c’est 50 poches. »
Du reste, la compagnie pétrolière « April-Oil », n’est pas à sa première activité de collecte de sang. L’on se rappelle qu’en 2019, elle avait organisé une opération de don de sang. Mais cette première expérience a été limitée aux seuls personnels de la compagnie.
Signalons qu’à la faveur de l’opération lancée ce 1er mai, la compagnie pétrolière « April-Oil » et l’association ‘’SOS Sang’’ ont procédé à la signature d’une convention de partenariat. Aux termes de cette convention, les deux structures entendent renforcer leur collaboration en faveur de la disponibilité du sang en quantité suffisante au CNTS. En tout cas, la compagnie a marqué son engagement à fournir du carburant à l’association ‘’SOS Sang’’ pour ses différentes activités de collecte, et bien d’autres aides qui n’ont pas été dévoilées à la presse.