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Burkina Faso : rencontre avec le créateur François 1er, un fervent promoteur du Faso Dan Fani

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Le coton bio et le créateur François Yaméogo dit François 1er, c’est une histoire d’amour qui date des années 2003. A l’époque, il a pris l’initiative de confectionner des vêtements avec du coton 100% bio. Ce n’est qu’en 2018, qu’il crée une usine semi-industrielle basée à Koudougou, chef-lieu de la région du Centre-Ouest du Burkina Faso. Visite de Libreinfo.net dans cette unité semi-industrielle.

Par Nicolas Bazié de retour de Koudougou

Jeudi 17 août 2023, nous sommes à Koudougou, ville située à 100 kilomètres de Ouagadougou, la capitale . C’est dans cette ville que le styliste burkinabè de renom, François 1er travaille au quotidien pour promouvoir la culture burkinabè, à travers la confection des vêtements Faso Dan Fani, littéralement appelé « pagne tissé de la patrie » en langue Dioula.

Situé dans le quartier «Burkina», l’unité industrielle de François 1er est bâtie sur une superficie de 3000 m². Il a été officiellement inauguré en 2018.

L'unité industrielle de François 1er est bâtie sur une superficie de 3000 m²
L’unité industrielle de François 1er est bâtie sur une superficie de 3000 m²

A notre arrivée à 13h, tout était calme dans l’atelier; certains employés prenaient déjà leur pause d’une heure pour reprendre le travail à 14h.

A l’entrée, c’est le styliste François 1er himself qui nous accueille. Dans la pièce, les attestations de mérite, de reconnaissance du «Roi du coton bio 100% burkinabè» sont accrochées au mur. Les trophées sont soigneusement déposés sur une table.

« Soyez la bienvenue! Voulez-vous visiter les lieux ?» nous interroge-t-il. C’est sous une fine pluie que nous visitons les installations de tissages artisanales. Les quelques ouvrières que nous avons trouvées font tout à la main. Alors que certaines filent le coton, d’autres sont en train de tisser.

Les installations de tissages artisanales du styliste François 1er
Les installations de tissages artisanales du styliste François 1er

En 2003, notre «Roi du bio» comme il se fait appeler voulait construire une marque. Il nous raconte : «Je voulais des produits exportables. Je voulais construire l’image du Burkina sur le plan international. J’ai voulu des produits irréprochables. Donc je n’avais pas le choix. A l’époque, je ne pouvais pas avoir des femmes pour le tissage, gérer la couture et les recettes. Dieu faisant, j’ai pu construire une industrie à Koudougou où j’ai le tissage, la teinture, la couture bref tout est sur place. Donc mes produits ont une traçabilité sur toute la chaîne».

créateur François 1er
«Je voulais des produits exportables. Je voulais construire l’image du Burkina sur le plan international», François Yaméogo

François Yaméogo est très regardant sur le travail qui est fait : tout doit être fait à la perfection. Dans cette industrie créative, le grappin est mis sur la qualité. Et, le propriétaire des lieux nous le dit clairement: «la qualité des produits est très importante ». Dans la section création, par exemple, on voit des tas de coton transformé entreposés ça et là.

Jacqueline Sana est une jeune fille. Assise devant sa machine à tisser, elle dit rejoindre François 1er, il y a de cela deux ans. «J’ai reçu une formation lorsque je suis arrivée ici. Aujourd’hui, je maîtrise bien le tissage. Les tissus doivent être bien faits si nous voulons obtenir de jolis pagnes», fait-elle comprendre, ajoutant que c’est un travail qui a besoin de beaucoup de concentration.

«J’ai reçu une formation lorsque je suis arrivée ici » a dit Jacqueline Sana
«J’ai reçu une formation lorsque je suis arrivée ici », a dit Jacqueline Sana.

Angèle Zongo est chargée d’enrouler les fils. Cela fait également deux ans qu’elle est dans le métier. Visiblement, elle n’a pas de soucis. «Mon travail me va bien», déclare-t-elle.

Les tissus sont ensuite cousus avec des machines électriques dans un autre bâtiment. Nous y trouvons un jeune homme qui dit quitter le campus pour se former et se faire de la place au soleil. Il s’appelle Yannick (nom d’emprunt). «A un moment donné, il est nécessaire de se former. C’est ce que j’ai choisi», a-t-il dit, indiquant que les études sont bien mais, «il faut être réaliste».

Une machine de couture
Une machine de couture

Industrie Créative François 1er est la première fabrique de textile au Burkina Faso. «Mais, mon rêve est que ce genre d’initiative soit dupliquée dans le pays», soutient celui-là même qui habille des personnalités d’ici et d’ailleurs comme l’ancien président du Faso Roch Kaboré et l’actuel premier ministre de la Transition, Apollinaire Kyélem.

«J’étais à Lomé (Togo) lorsque j’ai vu à la télévision, le chef du gouvernement (Apollinaire Kyelem ndlr) faire sa déclaration de politique générale, habillé en Faso Dan Fani, François 1er. C’est ça le patriotisme. C’est un signe fort», nous dit-il.

Tous les vêtements confectionnés sont exposés dans une boutique où se fait la vente. Située dans le secteur n°2 de la ville, son inauguration est prévue en octobre prochain. Déjà, la boutique ne manque pas de clients. Les chemises sont vendues entre 25 000 et 45 000 francs CFA.

créateur François 1er
Une boutique de vente de vêtements François 1er

Pendant que nous sommes avec le créateur Yaméogo, deux agents du Fonds de développement culturel et touristique (FDCT) arrivent. Ils viennent aux nouvelles. En effet, le Fonds apporte un soutien financier et technique à François 1er. Nous accostons l’un d’entre eux. Il s’appelle Jean-Pierre Bado. « Nous sommes ici dans le cadre d’un suivi», a-t-il dit.

créateur François 1er
« Nous sommes ici dans le cadre d’un suivi», a indiqué Jean-Pierre Bado, un agent du FDCT

Les deux agents sont venus constater si après le financement, il y a eu une amélioration de la masse salariale, de la création d’emplois et du chiffre d’affaires de l’entreprise. «Nous nous rassurons s’il y a aussi un impact sur le plan culturel», affirme Jean-Pierre Bado. Dans l’ensemble, il dit apprécier le travail de François Yaméogo qui contribue selon lui, au rayonnement de la culture burkinabè.

Avec ses 50 employés, dont 40 femmes, et une centaine d’emplois indirects générés, François 1er est incontournable dans la production du Faso Dan Fani dans le pays. Il ambitionne désormais de fabriquer des boutons des vêtements à base de noix de coco. « Je veux du 100% local», conclut-il.

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