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DECLARATION DE WANEP-BURKINA SUR LE DRAME SURVENU À YIRGOU

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‘’La nécessité de faire face ensemble à l’ennemi commun : le terrorisme’’

Le Burkina Faso est, depuis octobre 2015, la cible de multiples attaques terroristes. À l’image du Mali et du Niger, qui font également face à ce phénomène depuis 2012, le Burkina Faso vient de subir une des conséquences désastreuses de ce fléau avec l’affrontement intercommunautaire de Yirgou-Foulbé dans la commune de Barsalogho, région du Centre- Nord, qui a fait 49 morts et plus de 6 000 déplacés, selon le bilan officiel.
Il y a nécessité de redoubler de vigilance, de renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble afin de faire face à l’ennemi commun, le terrorisme, au regard d’un certain nombre de constats dont :

– la psychose généralisée chez les populations du fait de la détérioration progressive de la situation avec une multiplication et une diversification des attaques terroristes dans presque toutes les régions du pays avec un seuil critique dans le nord et à l’Est,
– les limites de l’appareil d’État malgré les réponses salutaires des FDS ayant permis de repousser des attaques, de capturer des assaillants et de saisir du matériel de guerre ;
– l’approche des terroristes qui semblent surfer sur la synthèse des maux actuels de la société Burkinabè notamment la recherche du gain facile, l’égoïsme, la corruption, le trafic de la drogue, la méfiance, la stigmatisation, les préjugés socio-culturels, la faible solidarité pour opposer nos communautés et faire leur nid,
– la fracture sociale et la perte de certaines valeurs fondamentales de notre société.

Avec les nouvelles stratégies des terroristes, le Réseau Ouest Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP-Burkina) redoute des opérations kamikazes dans les centres urbains, d’où la nécessité de former et de sensibiliser les populations sur le minimum de dispositions sécuritaires à observer de manière collective et individuelle. C’est dans ce cadre que WANEP-Burkina salue l’état d’urgence décrété par le gouvernement dans 6 régions couvrant 14 provinces pour conjurer ce danger qui s’est déjà bien installé dans le pays.

Profondément affligé par les événements de Yirgou, WANEP-Burkina qui s’investit depuis sa création, en 2003, pour la promotion de la paix, présente ses sincères condoléances aux familles éplorées et formule ses vœux de prompt rétablissement aux blessés et à la nation entière. Le réseau recommande :

Aux populations de :
• Éviter les propos et critiques qui ne favorisent pas la cohésion sociale et privilégier les actions qui apaisent les cœurs et unissent les communautés ;
• Éviter les stigmatisations ethniques,
• Collaborer avec les forces de défense et de sécurité pour faciliter l’alerte contre les menaces sécuritaires et les conflits communautaires ;
• Renforcer la vigilance et d’intégrer les questions sécuritaires dans leurs comportements quotidiens.

Aux organisations de la société civile de :
• Conjuguer les efforts des structures de réflexions stratégiques et prospectives pour développer une vision commune sur le système global de sécurité en responsabilisant les populations à la base ;
• Créer des cadres de concertation permanents entre les différentes communautés et les former sur la résolution pacifique des conflits en s’appuyant sur les instruments endogènes de résolution des conflits ;
• Sensibiliser les communautés locales et les impliquer dans le monitoring et la prévention de l’extrémisme violent par la mise en place de comités d’alerte communautaires impliquant les femmes, les leaders communautaires et les jeunes ;
• Renforcer les initiatives de collaboration civilo-militaire par la sensibilisation sur la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent au sein des communautés, notamment dans le renseignement.
Aux médias et aux artistes de :
• Sensibiliser les populations sur les indicateurs de l’extrémisme violent et renforcer les initiatives de collaboration civilo-militaire ;
• Contribuer à travers des analyses objectives et mesurées à l’esprit critique autour des questions d’intérêt général ;
• Sensibiliser les populations pour une mobilisation sociale autour du patriotisme, des valeurs de courage, de solidarité, du vivre-ensemble pour prévenir et contrer l’extrémisme violent.

Au Gouvernement de :
• Renforcer le contrôle sur les axes routiers sur toute l’étendue du territoire ;
• Renforcer la protection des sites stratégiques du pays (aéroport, institutions, sites de production et de distribution d’eau, d’électricité, marchés, etc.) ;
• Renforcer la protection et la sécurisation des sites d’orpaillage, des écoles et des zones frontalières du pays ;
• Œuvrer de façon permanente à favoriser une insertion sociale et économique des enfants en situation de rue et ceux travaillant dans les sites aurifères ;
• Opérationnaliser effectivement l’Observatoire National de Prévention et de Gestion des Conflits Communautaires (ONAPREGECC),
• Renforcer les moyens et mesures d’assistance sociale aux populations, notamment aux populations victimes des affrontements de Yirgou sur les plans médical, social et psychologique, en vue de soulager leurs souffrances et leur apporter la solidarité de la nation ;
• Mobiliser toutes les forces combattantes de la population sous le drapeau national pour soutenir les FDS dans la protection du territoire ;
• Organiser un deuil national pour le repos des âmes des victimes et en solidarité à leurs familles;
• Organiser un dialogue national sur la cohésion nationale.

Au plan sous régional de :
• Coordonner de manière permanente les opérations entre les FDS du G5. du Mali, du Niger, du Benin, du Togo, du Ghana, de la Côte-d’Ivoire et du Burkina Faso aux frontières communes ;
• Œuvrer au renforcement de la collaboration entre les différentes FDS des États de la région ouest africaine ;
• Doter la force G5-Sahel de moyens humains, financiers et logistiques conséquents pour contrer les attaques terroristes ;
• Impliquer les organisations de la société civile dans la sensibilisation des populations pour une bonne collaboration avec les FDS et dans la prévention des conflits communautaires.

Le Burkina étant notre patrimoine commun, l’intérêt général et la mobilisation de tous autour de nos valeurs cardinales sont nécessaires. Ni la culture, ni l’ethnie, ni la religion ni rien ne doit nous divertir sur la préservation du vivre-ensemble au Burkina Faso.

Fait à Ouagadougou, le 14 Janvier 2019.

Les organisations membres de WANEP-Burkina : Association le Tocsin, GERDDES, OCADES-Burkina, ODE, FEME, FBACU, ACAT-Burkina, COAFEB, AB3P, Association Réconfort
Font partir du conseil d’administration de WANEP-Burkina : Dr. Poussi SAWADOGO (Enseignant à l’ULB, Spécialiste en prévention des conflits et culture de la paix ; Expert Gouvernance et Droits Humains du CN-CMAPR), Amb. Filippe SAVADOGO (Ancien Ambassadeur, Président de l’Association Dialogue sans Frontières) et Mme Bintou DIALLO (Sociologue, Experte en Communication, Formatrice en Leadership, Directrice Exécutive d’Africa Tomorrow)

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