La ville de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun connaît d’énormes perturbations dans la desserte du carburant notamment l’essence. La raison est liée à l’insécurité car les camions citernes n’arrivent plus à convoyer les hydrocarbures sans escorte.
Par Roger Coulibaly, correspondant dans le Mouhoun
Les populations de la ville de Dédougou n’arrivent plus à s’approvisionner en carburant notamment l’essence qui est la plus utilisée dans les engins à deux roues.
Les stations d’essence sont « sèches » et ceci depuis plusieurs semaines. Cette situation a contribué à réduire considérablement la mobilité des populations dans la ville.
Dans les stations que nous avons pu visiter, le travail est à l’arrêt. Les pompistes s’ennuient et ont l’air mélancolique.
Ils expliquent que depuis deux semaines, ils attendent un ravitaillement à partir de Bobo-Dioulasso (environ 180 km) qui ne vient pas.
L’un d’eux raconte : « on nous ravitaille chaque deux semaines. Mais quand les camions citernes arrivent, au bout de deux ou trois jours, le carburant dans les stations est fini».
Selon ce pompiste, cette situation est liée à l’insécurité. En effet, «les camions citernes chargent le carburant à Bobo et ils attendent d’être escortés par les forces de défense et de sécurité. S’il n’y a pas d’escorte, il n’y a pas de ravitaillement.
Beaucoup de camions citernes ont été détournés par les groupes armés terroristes. Nous-mêmes, on a perdu un camion citerne. Les terroristes ont criblé le véhicule de balles, le chauffeur et l’apprenti ont réussi à fuir. Jusqu’à ce jour, on a pas retrouvé le camion ».
Le problème inquiète les gérants de stations, « si ça continue comme ça, on sera obligé d’arrêter la vente du carburant puisque cela fait une semaine que notre camion est chargé à Bobo-Dioulasso surtout que l’essence s’évapore. Il y a des pertes et de plus, on doit payer des taxes. C’est compliqué », explique à Libreinfo.net un gérant de station qui a requis l’anonymat.
Les populations sont plutôt aux aguets. À la moindre information, elles se ruent dans les stations d’essence dans l’espoir d’avoir le « précieux liquide ».
Un client des stations explique : « vous-même, vous constatez que la circulation n’est pas comme d’habitude non. C’est parce qu’il n’y a pas de carburant depuis plusieurs jours ».
À Dédougou, la vente du carburant dans les stations d’essence est réglementée. Les pompistes n’acceptent plus faire le plein des engins à deux roues. La vente du carburant dans les bouteilles est aussi prohibée.
En attendant un ravitaillement, certaines personnes disent se rabattre sur les vélos comme une solution alternative.
