Le Premier Ministre burkinabè Christophe Dabiré a démissionné le mercredi 8 décembre 2021. Cette démission intervient après l’attaque d’Inata qui a fait officiellement 57 morts (dont 53 gendarmes et 4 civils) et plusieurs manifestations de la population dénonçant son incapacité à lutter contre les attaques terroristes. Pour ce faire, Libreinfo.net a recueilli les avis de quelques citoyens sur le bilan du mandat de l’ancien premier ministre ainsi que le profil que doit avoir le nouveau premier ministre.
Par Tatiana Kaboré
Accusé d’inaction face aux attaques terroristes récurrentes, Christophe Dabiré, premier ministre du Burkina a rendu sa démission mercredi 8 décembre dernier. En poste depuis janvier 2019, le bilan de l’ancien Premier ministre reste mitigé selon plusieurs citoyens.
Tahirou Barry, homme politique, président du MCR (Mouvement pour le Changement et la Renaissance) retient du mandat du Premier Ministre sortant, une période fortement perturbée avec des résultats très mitigés. « Le contexte sécuritaire s’est fortement dégradé et malheureusement les réponses n’ont pas été à la hauteur des attentes« . Toutefois, il a salué le dévouement du Premier Ministre sortant même si « son action doublée de la malheureuse sortie sur l’absence de stratégie sécuritaire reste inappropriée« . Pour rappel, l’ex-Premier ministre Christophe Dabiré répondant à une question sur sa stratégie sécuritaire à l’Assemblée nationale le 20 mai 2021 à l’occasion de son discours sur la situation de la Nation, avait déclaré qu’il ne disposait pas d’une stratégie sécuritaire.
L’ancien ministre de la culture, Tahirou Barry, souhaite que le premier ministre entrant soit un homme d’action. « Notre pays a aujourd’hui besoin d’un premier ministre d’action qui ne dormira pas face à un pays encerclé et blessé« .
Seydou Boni, Chargé à la prospective du Balai citoyen, pense que l’ancien premier ministre Christophe Dabiré a joué sa partition. « Il a essayé tant bien que mal d’apporter sa touche, mais malheureusement il n’a pas pu réellement marquer son passage au Premier Ministère d’actions concrètes, visibles et symboliques« .
Cette situation selon lui, fait qu’à « l’étape actuelle de la situation de la Nation, il est vraiment difficile de retenir de son passage quelque chose de particulièrement fort et historique. Il n’a pas su tirer son épingle du jeu. Que ce soit sur les plans politique, sécuritaire, au niveau des conditions de vie de plus en plus difficiles des populations, ou encore au niveau de la lutte contre la corruption, il est difficile de dire qu’il a contribué à l’avancée positive des choses« .

Il ajoute que, le premier ministre sortant est resté « indécis et presque aphone d’un point de vue décisionnel et n’a pas su impulser des dynamiques porteuses pour notre pays. C’était un capitaine sans brassard. Il faut aussi reconnaître que la dynamique devrait venir de la tête, c’est -à -dire du Chef de l’État lui-même qui est co-responsable de cette situation« .
Boni souhaite que le premier ministre entrant ait plusieurs qualités. « Sans avoir la clef de voûte, nous pensons que le prochain PM devrait regorger un certain nombre de qualités parmi lesquelles l’intégrité, la franchise, le courage de la décision, la détermination et la responsabilité. Changer les vieilles habitudes bureaucratiques et se distinguer par l’exemplarité« . Pour lui, ce sont ces quelques qualités qui pourront certainement l’aider dans ses nouvelles fonctions.
En rappel, le 10 décembre 2020, soit deux jours après la démission de Christophe Dabiré, le Dr Lassina Zerbo a été nommé à la tête de la primature burkinabè. Il sera installé lundi 13 décembre 2021. La formation de son gouvernement est toujours attendue par les Burkinabè.
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