spot_img
spot_img
spot_img

Burkina: le maraîchage est devenu un moyen de résilience des femmes et des élèves déplacés internes à Tougan (Sourou)

Publié le : 

Publié le : 

Des déplacés internes (femmes et enfants) ont aménagé des jardins potagers sur différents sites dans la ville de Tougan, province du Sourou, au Burkina, avec l’accompagnement d’associations humanitaires, afin de résorber au manque de produits maraîchers. La pénurie d’eau demeure la principale difficulté de leurs activités. Le reporter de Libreinfo.net a rencontré quelques acteurs sur les différents sites de maraîchage le 18 avril 2023.

Par Brice Alex, Correspondant dans le Sourou

La plupart des producteurs de cultures maraîchères dans la province du Sourou ont dû quitter leurs localités, du fait de la crise sécuritaire, pour se retrouver à Tougan, chef-lieu de la province.

Ce mouvement de population a entraîné une cherté des produits maraîchers, voire une insuffisance desdits produits sur le marché.

Pour changer la donne, des associations humanitaires ont décidé d’accompagner les femmes affectées par la situation sécuritaire et désœuvrées en leur aménageant des jardins potagers, non seulement pour les occuper mais aussi et surtout pour soulager la population en manque de condiments.

Sur un site d’une superficie d’un hectare, plus de 280 femmes occupent des parcelles sur lesquelles elles cultivent plusieurs variétés de légumes : oseille, haricot, épinard, tomates, choux,…

Jeanne, une déplacée interne originaire de Kassan, possède 3 parcelles sur lesquelles poussent des légumes, de quoi satisfaire les besoins en condiments.

« Nous sommes sans activité, ici, à Tougan depuis notre arrivée. Avec l’aménagement de ces jardins potagers, nous pourrons avoir au moins des condiments puisqu’il y a vraiment des difficultés pour en obtenir. Personnellement, j’ai trois parcelles de légumes» dit-elle.

A côté d’elle, Evelyne, élève en classe de troisième, entretient 4 parcelles sur le même site. Elle dit avoir effectué des dépenses avec le produit de la vente de ses légumes : «J’ai semé de l’oseille et à un moment donné j’ai vendu mes légumes pour faire face à certaines dépenses. J’ai pu acheter quelques fournitures scolaires et j’ai pu aussi payer des cours d’appui».

Evelyne, élève en classe de troisième
Evelyne, élève en classe de troisième

Au regard de la cherté, voire de la pénurie des condiments sur le marché, Céline, une élève en classe de sixième, affirme s’être taillée 6 parcelles qu’elle entretient avec le concours de ses camarades de classe.

« Les légumes sont très chers sur le marché ; et très souvent, on n’en trouve pas. Dès que j’ai appris qu’il y a des périmètres ici, moi et mes camarades nous n’avons pas hésité à venir faire du jardinage. Nous entretenons 6 parcelles de légumes et nous venons les arroser pendant les heures creuses de notre emploi du temps scolaire. Nous invitons les autres élèves à faire comme nous» a-t-elle fait savoir.

Céline, une élève en classe de sixième
Céline, une élève en classe de sixième

Les associations humanitaires SOS Sourou School et Boussougoula accompagnent ces femmes dans le projet expérimenté sur une superficie de 6 hectares répartis sur 5 sites.

Mais, pour l’instant, seule une superficie d’un hectare est exploitée faute de moyens. Et le manque d’eau constitue la principale difficulté selon Barthélémy Coulibaly, Président de l’association SOS Sourou School.

Barthélémy Coulibaly, Président de l'association SOS Sourou School.
Barthélémy Coulibaly, Président de l’association SOS Sourou School.

Le problème d’eau est assez criard selon monsieur Coulibaly. «La principale difficulté, c’est le manque d’eau. Sans eau la culture maraîchère n’est pas possible. De plus, nous avons également 5 autres sites à exploiter. Nous souhaitons vraiment l’accompagnement de toute bonne volonté pour faire face au problème d’eau.» affirme-t-il.

Pour Boubacar Banazaro, Président de l’association Boussougoula de Daka, cette initiative vise l’autonomisation des femmes dans le contexte actuel de crise.

Boubacar Banazaro Président de l'association Boussougoula
Boubacar Banazaro Président de l’association Boussougoula

« Dans le souci de rendre les femmes autonomes, nous avons pensé à cette activité à leur intention au regard du manque criard de condiments dans la ville» selon lui.

Lire aussi: Tougan : « Si tu ne viens pas tôt le matin (au forage), impossible d’avoir de l’eau » déclare Mme Sadia Pamousso

www.libreinfo.net

Articles de la même rubrique

Mali/Suspension de Joliba TV : La Maison de la presse appelle à reconsidérer la décision 

La Maison de la Presse et les organisations professionnelles des médias du Mali ont réagi ce 23 novembre 2024, au retrait de la licence...

Burkina/Dette intérieure :  3 000 milliards de FCFA déjà payés 

La 21ᵉ édition de la Rencontre nationale gouvernement/secteur privé (RGSP),  tenue les 22 et 23 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso, a permis au Premier ministre...

Confédération AES : Vers des documents d’identité harmonisés 

Les ministres en charge de la Sécurité du Burkina, du Mali et du Niger se sont réunis, ce 22 novembre 2024 à Bamako au...

Burkina/Coton : Les travaux du Centre de transformation exécutés à 63%

En marge de la 21e Rencontre nationale gouvernement/secteur privé, le Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, s’est rendu ce 22 novembre, sur...

Burkina : Le CSC met en garde contre les messages haineux à caractère religieux 

Dans un communiqué daté de ce 22 novembre 2024, le Conseil supérieur de la communication (CSC) alerte sur la recrudescence de messages haineux à...

Autres articles

Académie africaine des sciences de la santé : Pr Claudine Lougué du Burkina élue membre

L’ancienne ministre burkinabè de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué/Sorgho, a été élue membre de l’Académie africaine des sciences de la santé, lors de...

Mali/Suspension de Joliba TV : La Maison de la presse appelle à reconsidérer la décision 

La Maison de la Presse et les organisations professionnelles des médias du Mali ont réagi ce 23 novembre 2024, au retrait de la licence...

Campagne sèche 2024-2025 : Des intrants et du matériel d’irrigation pour le Loroum

Dans le cadre des efforts de relance économique et de soutien aux populations réinstallées après les opérations de sécurisation, le ministre de l’Agriculture, des...

Burkina/Dette intérieure :  3 000 milliards de FCFA déjà payés 

La 21ᵉ édition de la Rencontre nationale gouvernement/secteur privé (RGSP),  tenue les 22 et 23 novembre 2024 à Bobo-Dioulasso, a permis au Premier ministre...

Musique : Daouda, le sentimental dilemmatique !

Dois-je finalement faire parvenir mon joli bouquet de fleurs à la redoutable femme de mon patron, alors que mon cœur balance et rebalance ?...