La République centrafricaine a mis fin à un statut spécial qui fait du haut représentant de Paris le doyen du corps diplomatique accrédité dans le pays depuis plusieurs années. Cette information a été rendue publique à la suite de la fuite mardi 8 novembre d’une lettre officielle dans laquelle la ministre centrafricaine des Affaires étrangères Sylvie Baïpo-Témon notifie l’information à son homologue française Catherine Colonna.
La Centrafrique vient de mettre fin à un accord diplomatique vieux de 62 ans avec la France. Il s’agit du décanat, fruit d’un accord de coopération entre les deux pays datant de l’indépendance de la RCA le 13 août 1960.
Le décanat est un statut spécial qui a toujours fait du haut représentant de Paris le doyen du corps diplomatique accrédité dans le pays d’Afrique centrale.
Dans la missive, la diplomate centrafricaine met en cause la personnalité de l’ambassadeur française.
Elle l’accuse d’avoir « des attitudes irrespectueuses aux invitations du chef de l’État », ou encore de s’adonner à « la désinformation et à la délation ».
Des relations diplomatiques de plus en plus tendues en la Centrafrique et la France.
Depuis quelques années, les relations entre la France et la République centrafricaine (RCA) se sont dégradées dans un contexte marqué par une guerre d’influence entre la France et la Russie, notamment avec l’arrivée des paramilitaires russes de Wagner dans le pays.
Outre cette présence des paramilitaires russes de Wagner, des incidents diplomatiques ont eu lieu entre les deux pays.
Le 21 février 2022, quatre soldats français escortant le chef d’état-major de la force de l’ONU ont été arrêtés à l’aéroport de Bangui, dans la capitale centrafricaine. Ils ont ensuite été accusés de « tentative d’assassinat ».
Le 10 mai 2021, Juan Rémy Quignolot, un ancien militaire a été interpellé à Bangui en possession d’armes de guerre. Il a été également accusé d’« atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » et de « complot ».
