Le président du Togo Faure Gnassingbé est en visite d’amitié et de travail de 24h au Mali ce 4 janvier 2023. Une visite qui intervient six jours après la condamnation des 46 soldats ivoiriens à 20 ans de prison, pour « attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « détention, port et transports d’armes et de munitions de guerre ou de défense (…) ayant pour but de troubler l’ordre public et par l’intimidation ou la terreur ». Est-il allé négocier la libération de ces soldats avec son homologue malien Assimi Goïta ?
Par Nicolas Bazié
Le président Faure Gnassingbé est le médiateur entre la côte d’Ivoire et le Mali dans la crise qui traverse les deux pays depuis le 10 juillet 2022. Malgré les divergences de points de vue qui avaient ralenti la résolution rapide de ce différend, une avancée notable et heureuse avait été trouvée.
Elle s’était même matérialisée par l’accord de libération signé par les deux parties en présence de Pr Robert Dussey, ministre togolais des affaires étrangères et du représentant de Faure Gnassingbé.
Le déplacement de la délégation ministérielle ivoirienne à Bamako le 22 décembre 2022 dernier semblait aussi porter ses fruits. « Nous pouvons dire que nous venons de faire un voyage fructueux, ici, en terre malienne », avait déclaré M. Téné Birahima Ouattara, chef de la délégation ivoirienne et ministre d’État chargé de la Défense.
Cependant, le 30 décembre 2022, soit 7 mois après leur arrestation, à la grande surprise de tous, les soldats ivoiriens sont condamnés par la justice malienne à 20 ans de réclusion criminelle et deux millions de FCFA d’amende.
Les trois soldates libérées en septembre 2022 passé ont été jugées par coutumace et condamnées à la peine de mort, ainsi qu’à 10 millions de FCFA d’amende chacune.
Dans son adresse à la nation, à l’occasion du nouvel an, presque tout le monde s’attendait à ce que le président Assimi Goïta annonce une grâce présidentielle en faveur de ces soldats qualifiés de « mercenaires » par Bamako. Ce qui n’a pas été le cas.
Le président Faure avait plusieurs fois envoyés des missi dominici auprès des autorités de Bamako pour tenter de trouver une issue favorable à cette crise. La négociation donc de la libération de ces 46 soldats sera peut-être l’un des points forts de la visite d’amitié et de travail de 24h du président togolais Gnassingbé.