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Terrorisme : «Moscou, malheureusement, ne pourra pas changer la donne», Djibril Bassolé

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L’ancien ministre des Affaires étrangères Djibril Bassolé, condamné à 10 ans de prison au  Burkina Faso, s’est exprimé hier 7 septembre 2023 sur la situation au Sahel. Il a indiqué que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme «Moscou, malheureusement, ne pourra pas changer la donne»

Par Daouda Kiekieta

Depuis Paris en France, le général Djibrill Bassolé, condamné à 10 ans de prison ferme dans le dossier du coup d’Etat manqué de 2015, s’est exprimé sur la situation sécuritaire au Sahel, lors d’un entretien à la télévision France 24.

En 2020, la justice militaire autorisé l’officier général de gendarmerie à se rendre en France pour ses soins. C’est le mercredi 29 janvier 2020 que l’ancien ministre des affaires étrangères est arrivé en France pour y recevoir des soins. depuis, lors il n’est revenu au Burkina Faso.

Hier 7 septembre , le général Bassolé a estimé que la stratégie «tout militaire» dans la lutte contre le terrorisme à montrer ses limites, d’où la « nécessité de dialoguer avec les groupes terroristes nationaux ».

« Aujourd’hui, la guerre est en train de s’enliser dans la plupart de nos Etats, en particulier le Burkina Faso, avec des conséquences néfastes pour les populations » a fait savoir l’ancien ministre des Affaires étrangères sous le pouvoir de Blaise Compaoré.  

Il préconise donc le recours à des solutions endogènes, des « solutions par nous-mêmes » . Et évoquant la question d’un éventuel recours au groupe paramilitaire russe Wagner, il explique que  «Moscou, malheureusement, ne pourra pas changer la donne». «Je ne crois pas que les forces Wagner puissent nous être d’une grande utilité » dit-il.

Dans le cas spécifique du Sahel et du  Niger, il a indiqué que l’Elysée « devrait militairement se retirer pour ne pas être elle-même à l’origine de nouvelles difficultés»

«Évidemment, elle a été à la demande des pays du Sahel en particulier, le Mali en ce qui concerne le cas de Serval. La mission a été bien exécutée. Aujourd’hui, il y a une rupture de confiance», explique-t-il.

Selon lui,  «la page de la relation traditionnelle de confiance entre la France et les pays africains est tournée et il faut en tirer les conséquences».   

Mais concernant la situation au Mali, M. Bassolé craint le « spectre d’une guerre civile » suite à l’annonce du retrait de la MINUSMA. « Les hostilités sont manifestes. Le gouvernement du Mali a appelé au dialogue, ce que j’apprécie hautement. Mais avec les incidents qui se multiplient sur le terrain, il faut craindre que la CMA ne devienne un nouveau front »  souligne Djibrill Bassolé.

Pour lui, la présence de la MINUSMA était le meilleur gage pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger entre le gouvernement malien et le CMA. « Sans la présence de la MINUSMA, tout est à refaire  », foi du général Bassolé.

Condamné à 10 ans de prison ferme dans le dossier du putsch manqué de 2015, Djibril estime qu’il fait l’objet d’une « cabale judiciaire ». «Je souhaite qu’au jugement définitif, on est enfin un tribunal totalement indépendant qui dise le droit», ajoute-t-il. Cela est une condition pour lui de retourner au bercail. 

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