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Burkina : Dominique Yerbanga, le handicapé réparateur de vélos à Ziniaré

Dominique Yerbanga, mécanicien autodidacte

Suite à une poliomyélite mal soignée à l’âge de 3 ans, Dominique Yerbanga est handicapé physique. Âgé de 44 ans, il a refusé la mendicité depuis 2008. Et a appris la mécanique en autodidacte. Zoom sur ce réparateur de vélos au secteur 4 de Ziniaré.

Par Natabzanga Jules Nikièma

12 février 2024. Quartier Guiloungou sur l’axe Ziniaré-Zitenga. Au croisement de la rue qui mène vers le centre universitaire de Ziniaré, un hangar en secco se dresse face à la voie bitumée. Sept vélos y sont alignés. C’est l’atelier de réparation de vélos « Chez Dom » de Dominique Yerbanga.

Assis sur son tricycle, il répare la roue arrière d’un vélo reposant sur la selle.
Il fixe des rayons neufs sur la jante de la roue avant.

A ses côtés, il y a un bidon usagé de couleur verte transformé en caisse à outils. Quelques gouttes de sueur perlent sur son front.

Interrogé, il explique avoir appris la mécanique sur le tas, en observant des mécaniciens travailler. C’est un autodidacte dont les motivations tiennent au fait qu’il ne voulait pas mendier, car, selon lui, qui vit de la mendicité, récolte toujours le regret.

« S’appuyer sur son handicap pour mendier ? les gens finiront par avoir marre de toi et t’abandonneront par la suite » dit-il.
Mais « apprendre un métier me permet de sauvegarder ma dignité et mon honneur » , justifie-t-il.

Yerbanga le mécanicien autodidacte est célibataire et père d’un enfant. Son handicap provient d’une paralysie des deux jambes.

Alors que sa mère, à l’époque, vivait une crise, il avait contracté la rougeole, à l’âge de 3 ans. «Conduit au dispensaire, des injections mal administrées lui ont paralysé les membres inférieurs» informe-t-il.

Mais depuis 16 ans maintenant, il se dit fier de sa personne parce qu’il mène une activité qui lui permet de joindre les deux bouts. « Je me débrouille en tout cas », dit-il joyeusement et en toute modestie.

« Le métier que j’exerce m’a permis d’éviter de contracter des crédits partout et m’a épargné de la mendicité » justifie-t-il.

« J’arrive à subvenir à mes petits besoins, quand bien même tous les jours ne sont roses» dit-il tout en informant que le marché varie en fonction des clients. «En moyenne, je gagne entre 1000F et 1500F par jour soit 30000F à 35000F par mois» déclare Dominique Yerbanga.

Cependant, il dit ne pas disposer de compte d’épargne bancaire et que la majorité de ses clés proviennent des dons de généreux clients.

Il dit ouvrir son atelier à 6h pour le fermer le soir au coucher du soleil. Réné Ouédraogo, un voisin et souvent client du mécanicien témoigne : « Il répare bien les vélos. J’apprécie son travail. »

Son père Joahany Yerbanga rencontré à l’atelier témoigne et confirme que c’est suite à des injections mal administrées pendant son enfance qu’il est en situation de handicap.

Son fils, dit-il, est à l’abri de la mendicité comparativement à d’autres personnes handicapées qui mendient grâce à son métier.

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