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G5 Sahel : « Les limites d’une machine politico-militaro-administrative » (Dr Jacob Yara)

Jacob Yara est un universitaire,sociologue et chercheur à l’université Ouaga 1 Pr Joseph Ki-Zerbo; qui fait des études sur le terrorisme. A la faveur de la conférence des Chefs d’État du G5 Sahel à Ouagadougou, Jacob Yara a accordé un entretien à Libreinfo.net sur les enjeux de cette force conjointe. Lisez!

Libreinfo.net: Malgré l’opérationnalisation du G5 Sahel, le Mali, le Burkina et le Niger sont durement éprouvés par les attaques terroristes. Faut-il encore espérer de cette force conjointe ?

Jacob Yara: Les réponses aux questions de terrorisme sont par nature lentes à se faire voir. Il faut accepter que les actions produisent lentement leurs effets. En dehors de cette explication technique, je pense aussi que le manque de moyens pour les aspects sécuritaires pénalisent les initiatives et inquiètent les populations qui paient les lourdes conséquences. Le G5 Sahel est en train de nous montrer les limites d’une machine politico-militaro-administrative.

 Pourquoi les chefs d’Etat du G5 Sahel ont du mal à mobiliser les ressources nécessaires pour la lutte contre le terrorisme ?

Les Etats concernés ne sont pas suffisamment riches et peinent à mobiliser à partir de leurs fonds propres de nouvelles ressources pour financer la guerre du terrorisme. Tous les Etats sont coincés par les nombreuses priorités et sont pris dans un cercle vicieux de priorités à trouver. Mais je crois qu’on finira par trouver les moyens de financement de cette initiative. On est bien obligé !

Le phénomène du terrorisme dans la bande Sahélo Sahélienne préoccupe beaucoup plus des chercheurs et projets occidentaux contrairement à nos universitaires. Comment expliquez-vous cet état de fait en tant que chercheurs ?

Je reconnais que le terrorisme dans sa présentation actuelle est un fait nouveau pour nombre de chercheurs des pays touchés au Sud du Sahara mais je sais que c’est un sujet qui intéresse les Universités et Centres de recherches. Le vrai problème, c’est le financement de la recherche dans la durée. Les études sont sporadiques et sans synergie dans l’espace universitaire ou de recherche tout court. Cette situation ne permet pas d’observer dans la durée les phénomènes du terrorisme, de l’extrémisme violent et même celui de la radicalisation. On devrait être capable d’instruire ce phénomène par des études scientifiques systématiques avec des financements publics sans attendre l’aide d’un quelconque bailleur de fonds. C’est un enjeu national !

Selon vous quelles solutions faut-il allier à la solution militaire pour venir à bout du mal ?

Je pense que tous les acteurs ont compris que la solution idéale face au terrorisme et à des phénomènes semblables c’est de coupler aussi bien des actions de développement que des actions de sécurité. L’urgent c’est un minimum de sécurité pour implémenter les actions de développement dans les territoires quotidiennement menacés. Il faut donc imaginer le moyen d’impulser le développement de la bande sahéo- sahéliennne dans un contexte d’insécurité avancée. Il faut pour cela l’aide des populations, c’est-à-dire des bénéficiaires.

Propos recceuillis par

Albert Nagreogo et 

Siébou Kansié 

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