L’ONG Amnesty international Burkina a présenté, ce mercredi 29 mars 2023 à Ouagadougou, son rapport annuel 2022 sur les droits humains dans le monde. Selon son directeur exécutif, M. Yves Boukari Traoré, «rien n’a avancé» en matière de respect des droits humains dans le monde.
Par Daouda Kiekieta et Mahomed Nitiema (Stagiaire)
La situation du respect des droits humains reste préoccupante dans le monde et particulièrement au Burkina Faso.
C’est ce qui ressort du rapport annuel 2022 de l’ONG Amnesty international. C’est un rapport de 510 pages qui concerne 156 pays à travers le monde.
Pour le cas du Burkina Faso, l’année 2022 a été marquée par des violations des droits humains sous diverses formes.

Parmi ces violations, la mort de plusieurs civils lors de frappes aériennes contre des groupes armés sur l’axe Kompienga-Pognoa, près de la frontière avec le Togo.
Par ailleurs, l’ONG a dénoncé des arrestations et détentions arbitraires des leaders d’opinion et des hommes politiques.
A titre d’exemple, Amnesty International cite le cas de l’ancien président de l’Assemblée nationale, M. Alassane Bala Sakandé, «qui avait été arrêté, détenu et interrogé par la gendarmerie avant d’être libéré sans inculpation le jour même».
Cependant, l’ONG apprécie le verdict du procès de l’assassinat, le 15 octobre 1987, du président Thomas Sankara et de ses 12 compagnons d’armes.
Le tribunal militaire avait déclaré l’ancien président Blaise Compaoré et son chef de la sécurité de l’époque, l’adjudant Hyacinthe Kafando, coupables de l’homicide du président Thomas Sankara et de ses 12 compagnons.
Sur le plan de la sécurité alimentaire, le rapport révèle que 4,9 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire entre le début de l’année et le mois de septembre 2022, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Au cours de cette même période, environ 180 000 enfants ont souffert de malnutrition chronique.
Selon le directeur exécutif d’Amnesty international, M. Yves Boukari Traoré, il est important que les autorités burkinabè revoient le respect strict du droit international humanitaire et la liberté d’expression.
«Malheureusement, il y a également l’action des groupes armés qu’il faut déplorer. En réalité, les groupes terroristes sont nos ennemis à nous tous. La preuve est que nous ne pouvons pas aussi aller à Dori, à Djibo», a déploré M. Traoré.
Au titre des recommandations, Amnesty international Burkina Faso appelle les groupes armés et les forces de défense et de sécurité à protéger les personnes civiles notamment, en cessant de cibler les populations et les infrastructures.
«Les États doivent prendre des mesures immédiates pour garantir les droits à l’alimentation, à la santé et au logement», recommande le rapport.
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