Des lunettes de soleil, des casquettes et divers autres matériels en plastique sont de plus en plus commercialisés par des jeunes non-scolarisés ou déscolarisés. A vu d’œil, l’on se demande si ces vendeurs ambulants arrivent à subvenir à leurs besoins. Pour en savoir plus sur le quotidien de ces commerçants, Libreinfo.net est allé à la rencontre de certains
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Par Rama Diallo
Dans la ville de Ouagadougou, presque chaque carrefour, dans les maquis et même dans la rue, l’on aperçoit les vendeurs de lunettes, de casquettes et des plastiques. Généralement, ce sont des jeunes qui s’adonnent à ce genre de commerce. Pourquoi les jeunes s’intéressent de plus en plus à ces commerces ? Rencontrent-t-ils des difficultés comme dans les autres domaines d’activités ?
Léonard Sawadogo a commencé à vendre les lunettes en 2017. Le jeune homme de 25 ans s’est jeté dans ce commerce parce qu’ayant arrêté tôt les études, il fallait qu’il trouve un boulot pour aider sa famille. Au début, il travaillait pour quelqu’un. Au bout de quelques mois, il a commencé à vendre pour lui-même.
Le vendeur ambulant sort de sa maison à partir de 7h du matin. Il regagne sa maison autour de 21h les jours ouvrables et à minuit les weekends. Léonard commence sa journée à la gare routière de la Patte d’Oie. Il quitte la gare aux environs de 14h pour sillonner les maquis. Le jeune homme fait le tour de presque tous les maquis de la Patte d’Oie, un quartier de Ouagadougou chaque jour, à la recherche de son pain quotidien.
Son commerce lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. La vente des lunettes « m’a permis d’acheter une moto et une parcelle dans une zone non lotie ». Il a même pu construire une petite maison dans laquelle il habite.
« Quand tu vends les lunettes les gens pensent que tu as raté ta vie, ou tu es un voleur. Tous les jours les gens nous insultent dans les maquis lorsqu’on s’approche d’eux pour vendre. Certains nous traitent comme si on n’était pas des hommes. C’est notre véritable difficulté », explique le vendeur de lunettes de soleil.

Le commerce de casquettes contrairement à ce que certains pourraient penser, nourrit son homme. La vente de casquettes a permis à Moussa Kaboré de s’acheter une moto. Il a commencé son commerce en 2018 à pied. Peu de temps après, il s’est acheté un vélo. Aujourd’hui, il a une moto. Dans le mois, il peut au moins économiser 20 000 F CFA. Aussi, il arrive à envoyer de l’argent à ses parents au village.
« D’octobre à février, les gens achètent beaucoup les casquettes et aussi en avril », révèle le vendeur de casquettes. Il vend dans la journée à la ZAD, Zone d’activités diverses. A partir de 17h, il va dans les lieux de réjouissance pour poursuivre sa vente.
De vigile au vendeur d’objets en plastique

Ousseni Koudougou était un vigile. Son salaire ne lui permettait pas de subvenir aux besoins de sa famille. Alors, il décide de vendre le matériel plastique (seau, bassine, barrique etc.) en 2021. Il avait loué un magasin à trente mille francs le mois pour son commerce. Mais il n’arrivait pas à payer le loyer. Il a décidé de libérer le magasin pour vendre dans la rue.
Pour le moment, monsieur Koudougou arrive plus ou moins à s’en sortir. « J’ai commencé à me promener pour vendre il n’y a pas trop longtemps. Je remercie le bon Dieu parce que j’arrive au moins à donner mille francs à la maison avant de sortir » a indiqué le vendeur de matériels plastiques.