Le symposium sur le renouveau économique organisé par l’organisation de la société civile « Citoyen du Renouveau » s’est ouvert ce mardi 1er octobre 2019 à Ouagadougou. Il a réuni plusieurs acteurs économiques et de la société civile au niveau nationale et de la sous-région.Les participants vont travailler à l’élaboration des politiques publiques pour un développement endogène qui tiennent compte des mutations nouvelles et du contexte national et international. Le symposium va amorcer l’élaboration d’un document qui sera public. Et si le processus aboutit et appliqué, selon le président de l’organisation, Mathieu Tankoano, l’on pourra constater le changement positif.
Quelle est la pertinence de la politique économique administrée depuis plusieurs décennies au Burkina Faso ? Quelle est la capacité d’anticipation de cette politique sur les grandes questions à venir ou celles que vit déjà le peuple burkinabè (le terrorisme et ses corollaires, les changements socio-économiques, le changement climatique, la chute des aides publiques extérieures, les mutations technologiques, …) ? Devrait-on élaborer seulement des politiques sectorielles pour prendre en charge ces questions ou faudra-t-il réinventer une alternative charnière ?
Certainement la dernière interrogation, puisqu’après l’expérimentation d’au moins trois politiques socio-économiques au Burkina Faso, notamment le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP de 2000-2010) ; la Stratégie de croissance et de développement durable (SCADD de 2011-2015) ; et le Plan national de développement économique et social (PNDES de 2015-2020),le Burkina demeure parmi les trois derniers pays, les plus pauvres. Ce rang,malgré son boom minier et sa place de meilleur producteur de coton.

Pour le bien être du citoyen burkinabè, il est donc nécessaire d’élaborer, d’organiser et de planifier une nouvelle politique économique audacieuse, qui sera fondée sur les stratégies de développement propres au peuple burkinabè, qui prendra en compte les acquis antérieurs. D’où l’organisation de ce symposium qui se tient sous le thème : « Élaboration d’une politique économique pour un développement endogène du Burkina Faso. Choix et appropriation des objectifs finaux, intermédiaires et opérationnels et des instruments pour une implémentation à même de créer une croissance inclusive et des emplois durables dans un contexte sécuritaire difficile et d’une cohésion sociale mise à dure épreuve ».
« Comme le thème l’indique, nous devons pouvoir trouver les instruments qui nous permettent d’avancer dans la rédaction d’un document qui servira de guide de politique économique pour le Burkina Faso avec des phasages à court, moyen et long terme. Il faut des instruments macroéconomiques au niveau endogène que nous allons examiner afin de pouvoir obtenir notre document de politique économique », a indiqué Mathieu Tankoano, président du Citoyen du Renouveau à l’ouverture des travaux.
Et de poursuivre en précisant que ce symposium n’est qu’un début qui va permettre de faire la charpente du document et qu’ensuite, il y aura des ateliers thématiques au niveau régional pour enrichir et améliorer le rapport du symposium.
« Je vais présenter un cadre analytique pour l’élaboration d’une politique économique qui plus, conduit à un développement économique endogène pour promouvoir la croissance économique inclusive ici au Burkina. C’est d’ailleurs l’objectif du symposium », a déclaré Ferdinand Bakoup, économiste dépêché depuis la Côte d’Ivoire par le groupe de la Banque africaine de développement pour donner une communication.
Les raisons de la tenue de ce symposium sont diverses selon le président de la commission thème du symposium, Harouna Kaboré, ministre de l’industrie, du commerce et de l’artisanat.Pour lui, l’économie du Burkina Faso est basée sur l’agriculture et l’élevage qui sont caractérisés par une exploitation familiale artisanale et rurale dépendant fortement de l’éternel recommencement des saisons et des cultures, avec une pluviométrie capricieuse. Aussi, le taux de chômage est préoccupant avec un taux de 6,6% en 2014. Le taux des jeunes diplômés dans l’enseignement supérieur est estimé à 34,5%. Pire, poursuit le ministre, l’étudiant qui finit ses études supérieures au Burkina, met en moyenne cinq ans pour avoir un emploi,…». Il faut donc un renouveau économique pour prendre en charge ces réalités nationales.
Siébou Kansié
André Bado(stagiaire)
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