Makhtar Diop dirigera à partir du 1er mars 2021, la Société financière internationale(SFI), une branche de la Banque Mondiale. Il est le premier Africain à occuper ce poste. L’annonce a été faite, jeudi 18 février 2021, par l’institution à travers un communiqué.
Par Etienne Sanon
Ancien ministre sénégalais de l’Economie et des Finances (entre 2000 et 2001), Makhtar Diop deviendra le premier africain à prendre la tête de la Société financière internationale. Cette branche de la Banque Mondiale, propose des financements pour stimuler l’investissement privé dans les pays en développement.
Makhtar Diop connaît bien la Banque Mondiale. Avant sa nomination, il était le vice-président pour les infrastructures et avait été auparavant vice président Afrique de l’institution pendant six ans. La Banque mondiale a salué « un avocat passionné de l’Afrique et du développement durable au Niveau mondial ».
Makhtar Diop s’est dit honoré par cette nomination. « Je suis déterminé à aider nos clients à surmonter les obstacles liés à la pandémie de la Covid-19. En soutenant le secteur privé, nous contribuerons à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre », peut-on lire sur son compte Twitter.
Sa mission ne sera pas des plus aisées comme le dit Banque Mondiale. Elle consistera à « approfondir et dynamiser la stratégie 3.0 de la SFI consistant à créer des marchés de manière proactive et à mobiliser des capitaux privés à grande échelle ».
Il devra également faire respecter les engagements politiques de la SFI, à travers l’augmentation des investissements dans les domaines du climat et de l’égalité des sexes, ainsi que le soutien aux pays touchés par des conflits ou considérés comme fragiles.
Les compétences de Makhtar Diop « aideront le groupe de la Banque Mondiale à apporter une réponse rapide à la crise mondiale et contribueront à bâtir une reprise verte, résiliente et inclusive », s’est réjoui David Malpass, président de la Banque Mondiale.
La SFI dans la lutte contre la Covid-19
Les pays luttent pour se remettre de la crise économique déclenchée par la pandémie de la Covid-19 et pour acquérir suffisamment de vaccins et « les mois à venir seront très durs », a averti Makhtar Diop, lors d’une conférence de presse téléphonique.
David Malpass, a lui, assuré que la SFI jouera un rôle clé dans les efforts de la Banque Mondiale pour accélérer la distribution des vaccins. « Notre objectif est de faire vacciner autant de personnes aussi rapidement et équitablement (…) que possible » dans les pays en développement.
Il a précisé que la Banque Mondiale prévoyait d’engager plus de 1630 milliards de francs CFA d’ici à la fin mars 2021, dans le cadre du plan d’aide de 6524 milliards de francs CFA annoncé en 2020 pour garantir aux pays en développement l’accès rapide aux vaccins.
Du haut de ses 61 ans, Makhtar Diop a été directeur de la Banque Mondiale au Brésil, directeur des opérations de l’institution pour le Kenya, l’Érythrée et la Somalie. Il a aussi été directeur en charge des finances, du secteur privé et de l’infrastructure pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Il a par ailleurs été économiste pour le Fonds monétaire international (FMI).
Cette nomination intervient quelques jours après celle de la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala à la tête de l’organisation mondiale du commerce (OMC). Elle sera elle aussi la première femme africaine à diriger cette organisation.
S’il faudra voir à la fin de leurs mandats respectifs, l’impact de ces deux nominations pour l’Afrique et pour la manière dont le commerce et la finance internationale auront évolué, il y a lieu de retenir que le continent vit là, avec ses partenaires, une séquence exceptionnelle au sein des organisations multilatérales, nous relate le journal le Point.
