WhatsApp Image 2025-04-29 at 18.42.59
Crise carburant
Facebook
X
Print
WhatsApp

Les habitants du pays des hommes intègres n’oublieront pas de si tôt les fêtes de fin d’année de 2022. Et pour cause ! la crise du carburant leur a cruellement fait défaut.

La pénurie se faisait déjà sentir quelques jours avant Noël et allait s’amplifier chaque jour.

Dame rumeur alertée s’en empara ; la nature ayant horreur du vide les animateurs invétérés des réseaux sociaux s’en donnèrent à cœur joie, et bonjour les dégâts !

Dans pratiquement toutes les stations-services, de longues files se constituèrent pour se ravitailler, histoire de ne pas tomber en panne sèche ces derniers jours de l’an.

Et bien évidemment, la surenchère s’invita à la fête :  on retrouvait des bidons d’essence vendus au détail dans les quartiers, au double ou même au triple du prix normal du litre à la pompe en temps normal. Vénalité ? oui, mais à la guerre comme à la guerre, disent certains .

Le communiqué de la sonabhy censé rassurer les consommateurs n’a fait que monter les enchères.

La psychose était visible partout ; le ministère du commerce, visiblement dépassé par les évènements, tenta une première explication : des cuves seraient en nettoyage dans les ports ou sont stockés les carburants à destination du Burkina ; et en sus, il existerait un problème avec les transporteurs routiers !

Visiblement l’explication avait peine à convaincre ; alors on multiplia les communiqués qui étaient censés sonner la fin du calvaire des burkinabè , mais à chaque fois, il fallut déchanter .

Finalement les choses revinrent à la normale…début janvier ; certains n’auront pas fêté avec les déplacements prévus, mais, on ne fera pas la fine bouche ; le carburant est là à nouveau, et c’est bien là l’essentiel ; reste à savoir pour combien de temps !

Et l’interrogation vaut son pesant d’or, puisque le conseil des ministres de la semaine dernière fait découvrir le pot aux roses ! l’Etat doit à la nationale des hydrocarbures la somme astronomique de 489,69 milliards de nos pauvres francs dévalués ; et, conséquence somme toute logique, la Sonabhy à son tour doit 149,81 milliards à ses différents fournisseurs ! avec une dette de cette profondeur abyssale, on comprend que les traders rechignent à nous ravitailler en carburant.

Reste à savoir comment le pays s’en sortira ! Oui, des instructions ont été données aux différents ministres en charge de la question pour trouver les voies et moyens de pallier la dégradation pour mieux sécuriser l’approvisionnement en hydrocarbures.

Mais on aimerait savoir ce que cela signifie en français facile. Il n’existe pas de baguette magique pour résoudre l’équation. L’argent, ici, comme partout ailleurs, est le nerf de la guerre.

L’idéal serait que l’Etat rende à la nationale des hydrocarbures, la somme qu’elle lui doit ; elle pourrait alors, à son tour, éponger toutes ses ardoises et le carburant nous serait livré comme il se doit ; les traders ne sont pas des œuvres caritatives et on le comprend aisément !

Grosse interrogation cependant ; à l’heure actuelle et au regard des attentes multiformes qui tiraillent le gouvernement du capitaine Traoré, l’Etat a-t-il vraiment les moyens de décaisser pareil montant astronomique pour solder son déficit envers la Sonabhy ? doit-on s’attendre à une nouvelle hausse du prix des hydrocarbures pour aider à « boucher la dette » de l’Etat ? et si tel était le cas, quelle serait la réaction des habitants du pays des hommes intègres, tenaillés déjà qu’ils sont par les affres de la vie chère, des conséquences économiques de la guerre en Ukraine et des attaques terroristes qui les tourmentent au quotidien ! 

Visiblement, l’année est à peine commencée que déjà elle s’annonce pleine de défis. Preuve une fois de plus que la devise « la patrie ou la mort » n’est pas un slogan.

De toute façon, il n’y a pas plusieurs alternatives : les burkinabè ont obligation de rester debout ; sombrer ne sera jamais une solution !

Lire aussi: Burkina: crise du carburant , « on ne nous dit pas la vérité quelque part », confie un patron de stations-service

www.libreinfo.net