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[Edito]Administration burkinabè : peut-on encore parler de confidentialité ?

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Les correspondances confidentielles, ont-elles leurs raisons d’être au Burkina Faso ? C’est la question que plus d’un se pose, tant les lettres dites confidentielles se retrouvent comme par magie sur les espaces publics. Ces trois derniers temps, ces fuites sont courantes. Mais aucune responsabilité ne semble être située pour corriger ces dérives professionnelles graves pour l’État ; puisque les mêmes fautes continuent de se produire avec des lettres confidentielles qui se dévoilent très souvent au grand public. Les canaux de transmission de correspondances officielles au Burkina sont-ils défaillants ? Faisons cas des correspondances confidentielles qui se sont retrouvées sur la place publique au Burkina Faso.

Alors que la région de l’Est subissait des attaques terroristes répétées avec plusieurs victimes enregistrées au sein des Forces de défense et de sécurité, le directeur régional de la police nationale de l’Est, le commissaire divisionnaire de police, Karim Drabo, très peiné, écrit le 4 septembre 2018 à son supérieur hiérarchique, le directeur général de la police nationale. Cette correspondance du commissaire Drabo qui décrit la situation sécuritaire dégradante dans la province de la Kompienga et dans la région de l’Est est bien confidentielle. Mais très vite, elle s’est retrouvée sur la place publique sous les yeux de tous. Nous n’avons pas connaissance d’une quelconque sanction prise à l’encontre des agents fautifs de cette fuite.

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Il n’y a pas encore longtemps, une lettre en date du 15 novembre 2019, du chef d’état-major général des armées du Burkina Faso, le général Moïse Miningou adressée à l’attaché de défense de l’ambassade de France au Burkina Faso, est devenue l’objet de débat et d’analyse sur la toile. Dans cette lettre confidentielle rendue publique, le Général Miningou demandait à la France d’informer 48 heures à l’avance, « le déplacement des aéronefs afin qu’ils ne soient pas considérés comme des ennemis » et traités comme tels. Comment cette correspondance sensée provenir de la crème de la confidentialité du pays, a pu se retrouver sur la place publique ? Mystère !

Comme si le secret n’existe plus au ministère de la défense, la lettre confidentielle du ministre de la défense nationale et des anciens combattants, Cheriff Sy, datant du 18 novembre 2019, destinée à son homologue malien, est une fois de plus rendue publique, même si le ministre de la communication Rémi Dandjinou attribue cette fuite aux autorités maliennes. Il y a donc bien de raisons de s’inquiéter quant à la protection des données de nos dirigeants.

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Il n’y a pas que ces exemples, il y’a bien d’autres entre ministre et collaborateurs ou avec des Directeurs Généraux.Le mandat d’arrêt international émis contre l’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne Guillaume Soro s’était retrouvé sur la toile à la surprise des autorités burkinabè.

Ces fuites informationnelles sont-elles volontairement voulues pour manipuler l’opinion ? Ou il s’agit de vraie fuite ? En tout état de cause, il y a nécessité de former ou recycler les agents administratifs de la chaîne de transmission des informations et surtout des informations à caractère confidentiel. Les dirigeants doivent sécuriser les systèmes d’information et d’internet pour être à l’abris de tout espionnage. Ils doivent également travailler à renforcer le système de protection des informations qui engagent la vie de la nation.

Une chose est sûre, à l’ère des smartphones, il faut revoir la formation des agents. Pourquoi ne même pas interdire les smartphones à certaines zones de travail où la sensibilité et la confidentialité du travail est extrême ? Il faut apprendre à interdire ces appareils dans certains lieux de travail pendant les heures de service. C’est le minimum que l’on puisse faire en attendant une véritable réflexion sur ce problème. Il n’est pas encore trop tard pour recadrer les choses.

La Rédaction

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