Depuis le 1er juin 2020, les cours ont officiellement repris pour les élèves en classe d’examen. Quelques jours après, certains de ces élèves à Ouagadougou ont, au cours d’une conférence de presse, exprimé leur reconnaissance à l’endroit du gouvernement pour avoir permis cette reprise. Mais la conférence de presse a été perturbée par d’autres élèves qui disent voir en cette reprise, la volonté du gouvernement de saboter le système éducatif.
Par André-Martin Bado (stagiaire)
A la faveur de cette conférence de presse, les élèves en classe d’examen au sein des lycées et collèges de la ville de Ouagadougou ont salué et encouragé la décision du gouvernement de reprendre les cours et d’organiser les examens de fin d’année ; En effet, ont-ils clamé, « C’est justement le lieu pour nous de saluer le sens de la responsabilité et de la clairvoyance du gouvernement à vouloir sauver notre année scolaire. Comment donc ne pas magnifier cette décision sage et courageuse à un moment où le spectre d’une année blanche gagnait les esprits ?».
Cette expression de reconnaissance fait suite à l’annonce d’une autre position, celle de la Coordination nationale des délégués scolaire (CNDS). Pour cette Coordination en effet, la décision du gouvernement relativement à la reprise des cours est révélatrice d’une volonté de « sabotage de l’année ».
Les organisateurs de la conférence de presse ont exprimé leur démarcation par rapport à cette position : « Nous nous démarquons entièrement des associations fantômes de pseudo-élèves manipulés et téléguidés par des individus extrémistes aux objectifs égoïstes et lugubres ». Ils ont aussi tenu à solliciter l’accompagnement du corps éducatif en ces termes : « Nous invitons tous nos professeurs sans exception à nous accompagner pour un achèvement de l’année scolaire ».
Mais ces élèves ont été interrompus dans l’animation de leur conférence de presse par d’autres élèves. Il s’agirait essentiellement d’élèves du lycée Philippe Zinda Kaboré où se tenait ladite conférence. Dans le tohu-bohu ainsi instauré, l’on pouvait entendre : « il ne peut pas y avoir une conférence de presse dans notre établissement sans que nous ne soyons au courant ».
Mais à la faveur d’une accalmie, Alice Sawadogo, élève au lycée Philipe Zinda Kaboré, a confié que « la rencontre a été empêchée parce que les organisateurs sont manipulés par le gouvernement pour faire croire à l’opinion que toutes les mesures prises sont pour le bon déroulement des activités pédagogiques et pourtant nous sommes plus de 64 élèves par classe ». A sa suite, Djaté Abdoul, élève en classe de terminal D au même lycée, révèle que « les dispositifs de lavage des mains ne fonctionnent pas ; certains professeurs refusent de donner des cours à cause de l’effectif des élèves qui dépasse 50 personnes ».
Les perturbateurs de la conférence de presse ont aussi exprimé leur inquiétude par rapport à la conception des sujets d’examen. Une inquiétude qui, selon eux, est fondée sur des rumeurs selon lesquelles le choix de ces sujets « ne prendra pas en compte la perturbation des cours » due à la Covid-19, mais se fera « comme si l’année a été normale ».
